05 février 2016

DIV : Conférence "Vivre avec les robots" - ENSC - 17 février 2016

« Questions actuelles de la vie de demain avec les robots »

Conférence de Benoît Le Blanc

Cycle des conférences de l'Institut régional Aquitain des Sciences Cognitives Appliquées.

17 février 2016 – 18h00
Petit amphithéâtre de l’ENSC

Ouvert à tous, mais inscription nécessaire pour des raisons de sécurité.

04 février 2016

IA : Vers la fin du défi de l'IA contre les maîtres de Go.

L’intelligence artificielle de Google sera-t-elle capable de battre le meilleur humain au jeu de go ? La réponse sera peut-être déjà donnée en mars, quand AlphaGo, le programme développé par Google DeepMind, affrontera le Sud-Coréen Lee Sedol, aujourd'hui considéré comme le meilleur joueur de Go au monde.
La compétition se tiendra à Séoul du 9 au 15 mars 2016. Elle sera retransmise en direct sur YouTube, a annoncé jeudi 4 février Demis Hassabis, fondateur de DeepMind, sur son compte Twitter.
 A la fin de janvier, Google avait annoncé la victoire de son programme AlphaGo sur l’actuel champion européen Fan Hui (classé à la 631e place), par cinq victoires à zéro, avec une machine qui avait utilisé 1202 CPU et 176 GPU. Cette première n'était qu'un début, classant selon la revue Nature le programme d'IA vers la 280ème place mondiale. Ici, la rencontre se fera avec celui qui a été considéré comme le meilleur joueur mondial, bien qu'actuellement classé à la cinquième place.
La répétition de l'exploit permettait alors d'être considéré comme une nouvelle victoire de l'IA sur l'homme ; comme ce fût le cas avec la performance de Deep Blue en 1997, contre le champion russe Garry Kasparov, dans le domaine des échecs. Le jeu de Go est une sorte but ultime pour la recherche en intelligence artificielle (lien).
C'est un des derniers remparts de supériorité de l'intelligence humaine dans des domaines fermés, bien que trop compliqués pour être traités de manière purement algorithmique. Une analyse rapide renvoie à la question : si la frontière recule encore, est-ce aussi celle de la définition de l'intelligence humaine, défini alors comme processus cognitif non imitable ? De grand débats en perspectives sur l'essence même de l'intelligence et sur la transitivité d'intelligence attribuée à celui qui conçoit et/ou réalise un programme plus intelligent que lui, sur le statut comportemental ou purement conceptuel de l'intelligence ...
Affaire à suivre, donc, à partir du mois prochain.


01 février 2016

BIO : La manipulation d'embryons humains officiellement autorisée en Grande Bretagne.

C'est en avril 2015 que des scientifiques chinois avaient publiés des travaux à (ici) visée clinique portant sur la manipulation d'embryons humains. Les chercheurs chinois n'étaient pas soumis au contrôle éthique de tels travaux consistant à manipuler le génome, alors que le résultat de ces manipulations était transmissibles de génération en génération. La frontière était franchie entre des modifications locales qui ne modifient pas réellement les gamètes et les modifications structurelles de l'ADN générant des êtres artificiellement manipulés. Les scientifiques avaient d'ailleurs rencontré d'énormes difficultés à publier leurs travaux à cause, justement, du manque de contrôle éthique de leur recherche.
Le Royaume Uni vient aujourd'hui d'autoriser officiellement (voir ici) ce type de manipulations. L'objectif n'est pas thérapeutique : il consiste à mieux comprendre la génétique du développement humain. les scientifiques de l'Institut Francis Crick de Londres sont désormais autorisés par la HFEA (Human fertility and embryology authority) à procéder à des modifications génétiques majeures sur des embryons humains.
Une équipe dirigée par Kathy Niakan procédera à ces modifications sur des embryons qui devront être systématiquement détruits au bout de sept jours. Il n'est pas aujourd'hui question de les laisser vivre ou même de les implanter chez des femmes, mais uniquement de comprendre pourquoi et comment un embryon se développe précocément in utero. Le but avoué est de permettre à terme des meilleurs taux de réussite des fécondations in vitro. Ne doutons pas que d'autres retombées scientifiques ou biotechnologies seront au rendez-vous, permettant à d'autres équipes dans d'autres lieux de poursuivre au delà ce type de manipulations. Ces recherches utilisent la technique d'édition du génome CRISPR/Cas9 qui offre aujourd'hui les moyens de modifier le code génétique facilement, rapidement et à moindre coût.
Selon le magazine Nature, outre l'équipe britannique, d'autres équipes mondiales travailleraient sur des embryons humains, certaines en dehors de tout contrôle, alors qu'un débat international s'est ouvert chez les spécialistes du génome avec la même crainte que l'on "fabrique" des êtres modifiés, "sur mesure", à des fins de clinique préventive ou, pour les plus pessimistes, a des fins d'exploitation de qualités ou d'éléments humains en dehors du statut d'humanité.
Voir l'article fondamental sur : "Where in the world could the first CRISPR baby be born?" par Heidi Ledford (Science : 13 Octobre 2015) (ici).
Et sur le CRISPR : "The good, the bad and the unknown", numéro special de Nature (ici).
Voir aussi : Diffley, JFX (2016) On the road to replication. EMBO Molecular Medicine (résumé ici).