31 mars 2020

DIV - SHS : L'anagramme du Covid-19.

« Il n’y a pas de hasard » disent les déterministes.
Une anagramme — du grec ανά, « en arrière », et γράμμα, « lettre », anagramma : « renversement de lettres » — est une figure du discours définie par les linguistes comme « figure de style » exprimant, par simple permutation des lettres d'un mot ou d’une phrase, un sens nouveau de ce mot ou de cette phrase devenus ainsi nouveaux. L’originalité de l’anagramme réside dans la création d’un sens métaphorique ou métonymique du mot ou à la phrase origine par enrichissement du sens du résultat de la transformation.
L’intérêt de l’anagramme réside, bien au-delà de l’exercice d’inversion de lettres, dans la production d’une sémantique explicite. on connaît parfaitement la phrase qui, convoquant « Le Marquis de Sade », permet de proposer le message explicite
« Le Marquis de Sade »,
« Démasqua le plaisir »,
« Marque des Ladies », soit
« Le Marquis de Sade démasqua le plaisir, marque des ladies »…

Le grand linguiste francophone Ferdinand de Saussure considère l'anagramme comme l’un des principes de base de la technique poétique indo-européenne, notamment avec ses origines grecques et latines que l’on retrouve à al fois dans la poésie mais également la religion :
« Ave Maria, gratia plena, Dominus tecum »
« Virgo serena, pia, munda et immaculata »
(Je vous salue Marie pleine de grâce, le Seigneur est avec vous, dérivé en Vierge sereine, pieuse, pure et immaculée).

Pour la psychanalyse, et certains de ses théoriciens comme Lacan, l’anagramme est la figure du retour du refoulé : les mots sous les mots. L’expression du mot conscientisé permet celle du mot déguisé. Le travail de l’analyse consiste alors aider le sujet à démasquer ce fondement.
Enfin, l’anagramme a servi depuis toujours comme méthode de codage des messages devant rester confidentiels. certains savants, tels Galilée, l’utilisaient pour communiquer en toute impunité de censure religieuse et plus tard, l’anagramme a joué un rôle dans la transmission de messages codés, ou la désignation d’alias nominaux pour les militaires, ou les résistants de la seconde guerre mondiale. 

Certains auteurs ont utilisé et utilisent encore l’anagramme pour signer des textes qu’ils souhaitent anonymes ou attribués à autrui : « Étron de Bran » pour André Breton, appelant également Salvador Dali « Avida dollars ».

Pour ce qui est de la crise actuelle, on comprendra que le Covir-19 ne passe pas à côté des interrogations…
(remerciements à Cécile Claverie).

1 commentaire:

Claverie a dit…

interessant....mais lié à la langue française?