09 mai 2010

BIO - SHS : Junkfood et cerveau.

Deux neurobiologistes, Paul Johnson et Paul Kenny de l'Institut de recherche Scripps  (TSRI) de Jupiter (Floride-USA), ont publié dans Nature-Neuroscience (13, 635-641, 2010), les résultats d'une expérience réalisée sur des rats soumis à un régime de type fastfood (junkfood), qui montre une véritable addiction avec modification de l'expérience du plaisir chez les rongeurs (voir comment).
Dans une expérience d'autostimulation par implantation hypothalamique, le régime de type fast-food entraine une augmentation, après seulement deux semaines, du seuil de stimulation produisant du plaisir. Les rats doivent ainsi stimuler davantage leur hypothalamus pour obtenir le même plaisir. 
Le régime fastfood provoquerait donc une désensibilisation des circuits du plaisir, obligeant à augmenter les doses pour se sentir satisfait. 
On remarque également une diminution d'un type de récepteurs de la dopamine, dont on connait l'implication dans la production du plaisir. 
De telles modifications biochimiques et comportementales sont classiquement identifiées dans les usages de la cocaïne ou de l'héroïne, dont on connait les effets délétères tant en termes de dépendance que d'assuétude.
Sans se garder d'une généralisation immédiate, on peut se poser la question d'une désensibilisation des circuits du plaisir, obligeant à augmenter les doses comme dans la toxicomanie, et motivant ainsi les processus à l'origine de l'obésité.
Affaire à suivre ...