L'historien et politologue français René Rémond est décédé dans la nuit ce samedi, à l'âge de 88 ans.
Grand témoin du XXe siècle, il était président de la Fondation nationale des sciences politiques de 1981 à janvier 2007, et avait été élu à l'Académie française le 18 juin 1998. Il est l'auteur d'une trentaine d'ouvrages d'histoire politique, intellectuelle et religieuse de la France contemporaine.
Son ouvrage le plus célèbre, "Les droites en France de 1815 à nos jours" est une référenc. Il est également l'auteur des ouvrages "L'anticléricalisme en France de 1815 à nos jours", "L'histoire de la France religieuse", et "Introduction à l'histoire de notre temps".
Hommage dans Libération.
Cognitique / Cognitics - Ce site est destiné aux élèves ingénieurs et aux doctorants de l'École Nationale Supérieure de Cognitique (ENSC Bordeaux-INP). Il donne en complément des enseignements des pistes de documentation et de débat selon les thèmes SHS, IA, BIO, TECH, culture, infos générales et vie de l'ENSC. Il prépare notamment aux épreuves du grand oral de fin d’études.
14 avril 2007
DIV : Disparition de René Rémond.
11 avril 2007
DIV : Sur l'utilisation politique des universitaires mutiques.
Alors que personne, dans cette université des sciences de l'homme, de la vie et de la médecine, n'élève la voix après les propos extrêmement préoccupants de la part d'un des candidats à la présidence de la République, sur le déterminisme génétique de certains comportements, il m'apparait nécessaire de faire pour nos étudiants un petit rappel sur l'état des lieux en la matière.
Le tout génétiquement déterminé est l'une des thèses fréquemment soutenues par la droite anglo-saxonne, notamment et évidemment américaine. Rappelons que les anglo-saxons possèdent l'immense majorité des organes de la presse scientifique mondiale et que nombre d'entre-eux sont aujourd'hui impliqués dans des travaux portant sur la génétique du comportement.
Cette idéologie larvée, qui depuis le XIXème siècle conquiert jour après jour le terrain laissé vacant par les idéologies sociales, a connu des gloires et des revers. Ses deux principales expansions à l'ensemble du monde occidental, à la fin du XIXème et au début du XXème siècle, ont donné naissance aux conceptions eugénistes causant ou justifiant pour leurs adeptes, l'expression économique du colonialisme et d'un autre côté la barbarie la plus dramatique et répugnante que l'on ait pu imaginer.
Ce socle idéologique se double d'un autre danger, celui de la toute puissance du réductionnisme en science. Certes, le réductionnisme instrumental, méthodologique, est une nécessité pour qui veut approcher les éléments constitutifs des phénomènes naturels et en modéliser des hypothèses structurales ou fonctionnelles. La fascination, souvent réduite à la facilité instrumentale, voire économique (lorsqu'on a acheté un gros appareil, il faut bien trouver quelque chose pour montrer qu'il est rentable ; et souvent plus c'est cher, plus c'est vrai !!!), laisse oublier que le tout est toujours dans le vivant beaucoup plus que la somme des parties.
Enfin, l'aveuglement des pseudo-scientifiques laisse souvent croire au naïf que ce qui est étudié en laboratoire est la vrai vérité de ce qui existerait imparfaitement en contexte.
Voici trois faux arguments : le tout génétique, le tout dans la somme des parties, la vérité pure dans l'isolement du laboratoire. De telles absurdités sont infatigablement dénoncées par les tenants des théories de la complexité, alors que des scientifiques complices fuient leurs responsabilités de parole, et laissent en pâture de faux arguments aux idéologues ignorants qui clament ainsi leur affiliation culturelle aux plus nauséabondes théories.
Entre autres, et en vrac, pour ce qui est du premier argument appliqué au domaine des gènes et des comportements complexes, (1) rien n'est prouvé, (2) si on admettait qu'un gène était impliqué (hypothèse d'école : pourquoi un, pourquoi de manière univoque, etc ?), rien ne prouverait qu'il s'exprime, et bien entendu (3) ce n'est pas parce que le gène ne serait pas là que le comportement ne s'exprimerait pas. Pour le second argument, (1) il est absurde de penser qu'un comportement, inséré dans une réalité sociale et culturelle riche et complexe puisse être réduit à un gène, et rien ne prouve que si un gène existait, que n'existerait pas un autre gène (2) qui le contrôlerait et/ou (3) dont dépendrait alors un ou plusieurs comportements antagonistes. Pour le troisième argument, en admettant qu'un gène puisse motiver un comportement dans une situation (1) temporelle, (2) spatiale, (3) socioculturelle, etc. donnée, pourquoi le motiverait-il dans une autre situation ? Enfin, un comportement est relatif à sa motivation, sa programmation, les moyens de sa mise en oeuvre, et un système d'éléments non réductible à une simple juxtaposition ; on voit mal alors comment un gène pourrait être déterminant de l'ensemble.
Mais comment les universitaires se taisent-ils encore face à cette sidérante institutionnalisation de la bêtise ? Faut-ils qu'ils s'en moquent, qu'ils y croient, ou pire, qu'ils aient peur du lendemain ?
Rien pourtant ne doit laisser un universitaire muet quant le politique instrumentalise la science, ou que celle-ci s'égare, se pervertit, et oublie qu'elle est une des plus belle production de l'humanité dans la simple simplification compréhensible de la complexité multifactorielle du monde. Rien de plus.
- Philosophie Magazine : l'article ! (accompagné de deux commentaires de Michel Onfray [1] et [2]).
- sur le déterminisme génétique.
- sur la pensée complexe par E.Morin.
- l'association MCX.
Le tout génétiquement déterminé est l'une des thèses fréquemment soutenues par la droite anglo-saxonne, notamment et évidemment américaine. Rappelons que les anglo-saxons possèdent l'immense majorité des organes de la presse scientifique mondiale et que nombre d'entre-eux sont aujourd'hui impliqués dans des travaux portant sur la génétique du comportement.
Cette idéologie larvée, qui depuis le XIXème siècle conquiert jour après jour le terrain laissé vacant par les idéologies sociales, a connu des gloires et des revers. Ses deux principales expansions à l'ensemble du monde occidental, à la fin du XIXème et au début du XXème siècle, ont donné naissance aux conceptions eugénistes causant ou justifiant pour leurs adeptes, l'expression économique du colonialisme et d'un autre côté la barbarie la plus dramatique et répugnante que l'on ait pu imaginer.
Ce socle idéologique se double d'un autre danger, celui de la toute puissance du réductionnisme en science. Certes, le réductionnisme instrumental, méthodologique, est une nécessité pour qui veut approcher les éléments constitutifs des phénomènes naturels et en modéliser des hypothèses structurales ou fonctionnelles. La fascination, souvent réduite à la facilité instrumentale, voire économique (lorsqu'on a acheté un gros appareil, il faut bien trouver quelque chose pour montrer qu'il est rentable ; et souvent plus c'est cher, plus c'est vrai !!!), laisse oublier que le tout est toujours dans le vivant beaucoup plus que la somme des parties.
Enfin, l'aveuglement des pseudo-scientifiques laisse souvent croire au naïf que ce qui est étudié en laboratoire est la vrai vérité de ce qui existerait imparfaitement en contexte.
Voici trois faux arguments : le tout génétique, le tout dans la somme des parties, la vérité pure dans l'isolement du laboratoire. De telles absurdités sont infatigablement dénoncées par les tenants des théories de la complexité, alors que des scientifiques complices fuient leurs responsabilités de parole, et laissent en pâture de faux arguments aux idéologues ignorants qui clament ainsi leur affiliation culturelle aux plus nauséabondes théories.
Entre autres, et en vrac, pour ce qui est du premier argument appliqué au domaine des gènes et des comportements complexes, (1) rien n'est prouvé, (2) si on admettait qu'un gène était impliqué (hypothèse d'école : pourquoi un, pourquoi de manière univoque, etc ?), rien ne prouverait qu'il s'exprime, et bien entendu (3) ce n'est pas parce que le gène ne serait pas là que le comportement ne s'exprimerait pas. Pour le second argument, (1) il est absurde de penser qu'un comportement, inséré dans une réalité sociale et culturelle riche et complexe puisse être réduit à un gène, et rien ne prouve que si un gène existait, que n'existerait pas un autre gène (2) qui le contrôlerait et/ou (3) dont dépendrait alors un ou plusieurs comportements antagonistes. Pour le troisième argument, en admettant qu'un gène puisse motiver un comportement dans une situation (1) temporelle, (2) spatiale, (3) socioculturelle, etc. donnée, pourquoi le motiverait-il dans une autre situation ? Enfin, un comportement est relatif à sa motivation, sa programmation, les moyens de sa mise en oeuvre, et un système d'éléments non réductible à une simple juxtaposition ; on voit mal alors comment un gène pourrait être déterminant de l'ensemble.
Mais comment les universitaires se taisent-ils encore face à cette sidérante institutionnalisation de la bêtise ? Faut-ils qu'ils s'en moquent, qu'ils y croient, ou pire, qu'ils aient peur du lendemain ?
Rien pourtant ne doit laisser un universitaire muet quant le politique instrumentalise la science, ou que celle-ci s'égare, se pervertit, et oublie qu'elle est une des plus belle production de l'humanité dans la simple simplification compréhensible de la complexité multifactorielle du monde. Rien de plus.
- Philosophie Magazine : l'article ! (accompagné de deux commentaires de Michel Onfray [1] et [2]).
- sur le déterminisme génétique.
- sur la pensée complexe par E.Morin.
- l'association MCX.
DIV : Actualisation de l'arreté relatif au diplome national de master.
Après l’arrêté du 7 août 2007 relatif aux formations doctorales, l’actualisation, en cours de discussion, de l’arrêté du 25 avril 2002 relatif au diplôme national de master est le deuxième pan de la mise en œuvre de la loi de programme pour la recherche du point de vue de l’Enseignement supérieur.
Le projet d'actualisation prévoit notamment de mettre enfin un terme à la distinction entre master recherche et master professionnel. Cette évolution va dans le sens de la position défendue par les écoles d'ingénieurs afin de faire reconnaître le doctorat comme une première expérience professionnelle, dans la formation des ingénieurs-docteurs que souhaitent aujourd'hui les entreprises.
Le projet d'actualisation prévoit notamment de mettre enfin un terme à la distinction entre master recherche et master professionnel. Cette évolution va dans le sens de la position défendue par les écoles d'ingénieurs afin de faire reconnaître le doctorat comme une première expérience professionnelle, dans la formation des ingénieurs-docteurs que souhaitent aujourd'hui les entreprises.
DIV : Le cout des études d'ingénieur.
Repris par le site de la Conférences des Directeurs des Ecoles Françaises d'Ingénieurs (CDEFI), un article de Studyrama fait le point sur le coût des études des ingénieurs en France.
Pour information, voici ce que devait payer l'an passé un élève ingénieur de l'IdC :
- droits de scolarité - 462 €
- droits de bibliothèque - 27€
- fond d'aide à la vie étudiante - 11 €
- sport universitaire - 13 €
- médecine préventive - 4.57 €
- droit de timbre - 3.05 €
soit un total incompressible de 520.62 €, auxquels s'ajoutent la cotisation de sécurité sociale - 189.00 € -, les cotisations de mutuelle et assurance complémentaire. La vie, logement, alimentation, transports, loisirs, etc., dépend évidemment des cas, des ressources familiales et de l'éloignement géographique. Les aides et bourses sont bien entendu totalement insuffisantes et beaucoup d'élèves ingénieurs ont recours à l'emprunt auprès de sociétés de crédit, de banques ou d'autres organismes privés.
Curieusement, nous n'avons pas beaucoup entendu les prétendants aux plus hautes fonctions de l'Etat s'intéresser, s'émouvoir, ou proposer un avenir propice au développement des études d'ingénieurs, alors que tout le monde clame que le pays n'en forme pas assez pour assurer son propre avenir industriel.
Peut-être ce blog fera-t-il réagir les candidats ou leurs conseillers, conseilleurs ou autres proches que nous souhaitons préoccupés par ces problèmes fondamentaux pour l'avenir des élèves et le futur de nos formations.
Pour information, voici ce que devait payer l'an passé un élève ingénieur de l'IdC :
- droits de scolarité - 462 €
- droits de bibliothèque - 27€
- fond d'aide à la vie étudiante - 11 €
- sport universitaire - 13 €
- médecine préventive - 4.57 €
- droit de timbre - 3.05 €
soit un total incompressible de 520.62 €, auxquels s'ajoutent la cotisation de sécurité sociale - 189.00 € -, les cotisations de mutuelle et assurance complémentaire. La vie, logement, alimentation, transports, loisirs, etc., dépend évidemment des cas, des ressources familiales et de l'éloignement géographique. Les aides et bourses sont bien entendu totalement insuffisantes et beaucoup d'élèves ingénieurs ont recours à l'emprunt auprès de sociétés de crédit, de banques ou d'autres organismes privés.
Curieusement, nous n'avons pas beaucoup entendu les prétendants aux plus hautes fonctions de l'Etat s'intéresser, s'émouvoir, ou proposer un avenir propice au développement des études d'ingénieurs, alors que tout le monde clame que le pays n'en forme pas assez pour assurer son propre avenir industriel.
Peut-être ce blog fera-t-il réagir les candidats ou leurs conseillers, conseilleurs ou autres proches que nous souhaitons préoccupés par ces problèmes fondamentaux pour l'avenir des élèves et le futur de nos formations.
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