07 décembre 2013

BIO - SHS : La forme du cerveau et l'intelligence future.

Une étude menée par des chercheurs du Laboratoire de psychologie du développement et de l’éducation de l'enfant du CNRS et du centre NeuroSpin, viennent de montrer que la structure du cerveau avait une influence sur les capacités cognitives des enfants préscolaires.
Ainsi un certain type d'asymétrie entre les deux hémisphères cérébraux pouvait expliquer en partie les performances intellectuelles d'enfants de 5 ans sur une tâche qui permet de mesurer le contrôle cognitif. Les enfants dont les deux hémisphères sont asymétriques au niveau du cortex cingulaire ont de meilleurs résultats sur certaines tâches cognitives. L'hypothèse avancée par les scientifiques pour expliquer ces performances est que l'asymétrie des hémisphères droit et gauche correspond à une plus grande latéralisation et donc à une plus grande spécialisation de chacun d'entre eux. Une telle variabilité anatomique entre individus n'interviendrait que pour 20 % dans les résultats cognitifs constatés. Le reste, c'est-à-dire l'essentiel des performances intellectuelles enregistrées, dépendrait de l'ensemble des facteurs environnementaux, éducatifs et sociaux.
La publication sent le souffre : on peut alors imaginer que les enfants pourraient avoir des besoins pédagogiques différents en fonction des spécificités anatomiques de leur cerveau. Une porte ouverte sur une certaine forme de sélection, non plus au faciès, mais pire encore, à la forme de son cerveau. Laissez trainer cette idée chez certains anciens politiques et ils proposeront des programmes scientifiques de détection de l'adaptation sociale ou scolaire chez les jeunes enfants.
Voir la publication (lien).

BIO : De vieilles maladies. Les virus traversent les millénaires.

Certains rétrovirus endogènes, notamment ceux qui appartiennent à la famille appelée HML2, sont présent dans la partie non codante de l'ADN humain. Les généticiens estiment ainsi que ce type de rétrovirus endogènes constituent en moyenne 8 % de la portion non codante de l'ADN. Dans la majorité des cas, leur existence n'a aucun d'effet particulier connu sur la santé. Bien que ces hypothèses soient toujours discutées, certains chercheurs postulent qu'ils resteraient potentiellement actifs et pourraient être déclenchés sous l'effet de facteurs environnemental. Ils participeraient alors, comme cofacteurs, à l'expression de diverses maladies, comme des cancers, des maladies auto-immunes ou certaines affections neurologiques notamment dégénératives.


Une équipe de recherche britannique, dirigée par Gkikas Magiorkinis (Université d'Oxford, Grande-Bretagne) et Robert Belshaw (Plymouth) vient de montrer que des rétrovirus présents dans l'ADN de sujets humains actuels sont déjà également présents dans l'ADN d'hommes anciens. Les chercheurs ont ainsi procédé à des analyses comparatives d'échantillons d'ADN prélevés sur des malades atteints de cancers et d'échantillons d'ADN ancien provenant d'ossements appartenant à l'homme de Denisova (Sibérie). Ces résultats conforte l’hypothèse selon laquelle ces virus ont probablement infecté nos ancêtres il y a un demi-million d’années. Il ne peuvent que provenir d'un ancêtre commun à Neandertal et Sapiens, qui vivait il y a 500 000 ans au moins, soit avant la division qui a conduit à la lignée des Néandertaliens et des Dénisoviens.


06 décembre 2013

BIO - SHS : Le nombre de cas de démence va exploser.

Le nombre de personnes dans le monde souffrant de démence dans le monde, 44 millions aujourd'hui, dont la maladie d’Alzheimer, va tripler d’ici 2050, pour atteindre 135 millions. selon le rapport d’Alzheimer Disease International (ADI) publié à l'occasion du G8 organisé à Londres à ce sujet le 11 décembre 2013 (lien).
« C’est une épidémie mondiale, et ça ne fait qu’empirer : si l’on se projette dans le futur, nous voyons que le nombre de personnes âgées va connaître une énorme augmentation », déclare Marc Wortmann, directeur exécutif d’ADI. « Il est essentiel que l’Organisation Mondiale de la Santé fasse de la démence une priorité, afin que le monde soit préparé à faire face à cette situation ».
L’étude d’ADI souligne que la démence, notamment la maladie d’Alzheimer, est l’un des plus gros défis de santé publique, précisant que l’ampleur de cette épidémie avait été sous-estimée dans son précédent rapport de 2009, en particulier pour l’Asie et l’Afrique sub-saharienne.
Ce sont 32% des malades concernés qui vivent actuellement dans les pays du G8, 62% vivent dans des pays à revenus moyens et bas. Or, selon ADI, la proportion de malades vivant dans ces pays s’élèvera à 71% en 2050, avec un déplacement du "fardeau de la démence" vers les pays les plus pauvres. 
Actuellement, la moitié des malades habitant les pays du G8 sont diagnostiqués, et seulement moins de 10% de ceux qui vivent dans des pays aux revenus moyens et bas.
Le rapport conseille de développer une recherche clinique et fondamentale dans tous les pays, et d'intensifier les actions préventives dont on connait déjà l'intérêt dans la prévention de la démence : lutte contre le tabac, contre l’obésité, contre l’hypertension et le diabète, et la promotion de l’activité physique et de l’exercice du cerveau.
En effet, selon ADI, la majorité des états est très mal préparé au problème de la démence (lien). 13 pays seulement ont mis en place des programmes nationaux de prévention et de soins, alors que les coûts évalués sont d'à peu près 1% du PIB mondial, et que l'expansion de la démence va faire exploser ces coûts, posant des problèmes économiques et des tensions mondiales jusqu'ici complètements sous estimés.
Dans ce contexte d'explosion des nombres de personnes atteinte de démence, le G8 dementia summit réunira les responsables mondiaux des sociétés de lutte contre la démence autour des autorités sanitaires des pays du G8 comme rencontre de la dernière chance, alors que déjà certains ouvrent le débat de l'euthanasie (lien), comme c'est le cas aujourd'hui en Belgique (lien).

BIO : De l'ADN humain de 400.000 ans.

Une partie de l'ADN d'un être humain vieux de 400.000 ans a été reconstituée àpartir d'un os découvert sur le site préhistorique espagnol d'Atapuerca, rapporte la revue Nature du 4 décembre 2013 (lien)

Le plus ancien génome humain séquencé jusqu'alors était âgé de 70.000 à 80.000 ans et appartenait à une fillette membre d'un groupe d'hommes de Denisova, cousins de Neandertal et de l'humain moderne.

Les auteurs, dont Juan-Luis Arsuaga, directeur du Centre pour la recherche sur l'évolution et le comportement humain de Madrid (Espagne) et Svante Pääbo, directeur de l'Institut Max Planck d'anthropologie évolutionniste de Leipzig (Allemagne), de cette étude publiée par Nature ont développé une technique pour exploiter l'ADN ancien détérioré. Un échantillon de deux grammes de poudre d'os provenant d'un fémur retrouvé dans une des cavernes du site appelé « Gouffre des os » et mis au jour à Atapuerca en Espagne, a permis de reconstituer l'ADN mitochondrial d'un hominidé. Cet ADN mitochondrial existe en de multiples exemplaires et se transmet exclusivement par la lignée maternelle, ce qui est très utile pour retracer l'évolution d'une espèce au fil du temps.
La comparaison de cet ADN avec celui des néandertaliens, des dénisoviens, des humains modernes et d'autres primates a montré que l'hominidé d'Atapuerca est plus lié aux hommes de Denisova, que l'on retrouve en Sibérie et en Océanie, qu'à Néandertal, auquel il emprunte pourtant certains traits physiques, et donc que l'origine des néandertaliens et de humains modernes est plus complexe qu'attendu.

05 décembre 2013

DIV : Deuxième édition de l’observatoire KPMG des universités et écoles : ce n'est que le début des déficits !

La deuxième édition de l’observatoire KPMG des universités et écoles vient d'être publiée.
KPMG est le premier groupe français d’audit, de conseil, d’expertise comptable et de commissariat aux comptes. Il dispose d'un secteur d'études et de services "Education, Formation & Recherche". 
KPMG confirme que derrière l’apparente stabilité de l’évolution des indicateurs, les contraintes budgétaires ne font que grandir, et que les universités et écoles vont être confrontées à des difficultés croissantes.
Le coût moyen d'un étudiant est environ 7.000€ pour une université et 22.000€ pour une école. Le taux d'encadrement moyen, lui, est évalué à 5 enseignants pour 100 étudiants à l'université, et 11 pour 100 en école.
Si l'observatoire ne donne pas de chiffres sur les spécificités de chaque établissement, et en dépit de la taille de l'échantillon (14 universités et 10 écoles d'ingénieurs interrogées), l'analyse des données permet néanmoins de mieux cerner au niveau macroéconomique les enjeux financiers de l'enseignement supérieur.
Côté écoles d'ingénieurs, les besoins en fonds de roulement sont plus dégradés que dans les universités : la trésorerie y est absorbée par la gestion des contrats de recherche et des partenariats. Mais les choses se détériorent dans les universités. 
Le nombre d’universités qui connaissent des contraintes budgétaires fortes ne cesse d'augmenter, r et 19 prévoient d’ailleurs d’être dans le rouge sur l’exercice 2013. Plusieurs écoles dans l'échantillon de KPMG sont aussi à trésorerie zéro cette année. De la même manière, une trésorerie positive ne doit pas faire illusion, car l’observatoire KPMG note que plusieurs universités enregistrent un taux d’amortissement de leurs biens mobiliers très élevé (supérieur à 70%), ce qui signifie qu’ils sont très anciens et vont devoir être renouvelés. Or un parc vieillissant pose problème alors que la tendance actuelle pour diversifier les sources de recettes est à développer les contrats de recherche", remarque le directeur associé de KPMG. 
Les dotations globales de fonctionnement sont de plus en plus contraintes, les universités et écoles vont donc devoir affronter une hausse mécanique de leurs dépenses pour répondre aux exigences de mise aux normes et de diverses obligations réglementaires. KPMG n'est guère rassurant sur ce point. La faiblesse actuelle des recettes provenant des droits d’inscription est très problématique. Elles ne représentent que 0,9% à 4,9% des ressources des universités 0,2% et 7,6 % des écoles. 
La seule solution est que les établissements doivent accroitre leurs ressources propres de manière autonome.

Les principaux ratios de gestion des universités et écoles en France
Ratios moyens
Universités
Ecoles et instituts
Dotation de l’Etat/total des recettes
82%
68%
Budget moyen par étudiant
De 4.200 à 12.200 euros
De 13.000 à 35.000 euros
Masse salariale/Total des dépenses de fonctionnement
78%
66%
Taux d’encadrement moyen des étudiants
5 enseignants pour 100 étudiants
11 enseignants pour 100 étudiants
Taux d’amortissement du patrimoine
70%
55%
Superficie moyenne par étudiant (nombre de m2 par étudiant)
9m2
30m2

04 décembre 2013

BIO - SHS : Hommes/Femmes - des cerveaux différents.

Une recherche publiée dans la revue américaine PNAS (Proceedings of the National Academy of Sciences of the United States of America) montre que les cerveaux des hommes et ceux des femmes sont connectés de façon différente.
L'équipe des chercheurs, dirigée par Ragini Verma, professeur de radiologie à la faculté de médecine de l’Université de Pennsylvanie, a comparé les cerveaux de 521 femmes et 428 hommes en bonne santé et âgés de neuf à vingt-deux ans. 
Le résultat de cette étude montre des connexions intracérébrales différentes entre hommes et femmes. Ces différences de connectivité cérébrale permettent de comprendre pourquoi les hommes excellent dans certaines tâches et les femmes dans d'autres. Elles aident à fournir une base neuronale potentielle expliquant les femmes sont supérieures aux hommes pour la capacité d'attention, la mémoire des mots et des visages ainsi qu'aux tests d'intelligence sociale alors que les hommes sont meilleurs en capacité et vitesse de traitement de l'information.
Ceux-ci présentent en effet une plus grande connectivité neuronale entre le devant du cerveau, siège de la coordination de l'action, et l'arrière où se trouve le cervelet, important pour l'intuition. Les images montrent aussi un grand nombre de branchements dans chacun des deux hémisphères cérébraux facilitant les échanges d'informations entre les centres de la perception et ceux de l'action. Ils sont ainsi en moyenne plus aptes à apprendre et à exécuter une seule tâche, comme faire du sport ou toute autre tâche spécifique.
Les femmes quant à elles ont des connexions développées entre l'hémisphère droit, siège de la capacité d'analyse et de traitement de l'information, et l'hémisphère gauche, centre de l'intuition. Elles ont une mémoire supérieure et une plus grande intelligence sociale qui les rendent aptes à mieux exécuter de multiples tâches et à trouver des solutions pour le groupe.
Cette recherche vient confirmer l'existence d'une base neurologique à la différence comportementale entre les sexes.



02 décembre 2013

DIV : La R&D en France et dans le Monde - quelques chiffres

Dans le Monde 

  • 12 000 000 chercheurs dans le monde (chiffre doublé en 15 ans)
  • 15 000 articles scientifiques/jour
  • 110 000 revues scientifiques
  • 1 000 000 de brevets/an, 9 000 000 brevets actifs
  • 1 000 Milliards € de R&D/an

2 innovations sur 3 sont rejetées par la société
Rangs mondiaux : Suisse (1), Singapour (2), Finlande (3), Allemagne (4), USA (5), Suède (6), Hong Kong (7), Pays bas (8), Japon (9), Royaume Uni (10), Chine (29)

En France
250 000 chercheurs (60% privé, 40% public) dont 30 000 doctorants
Effort de R&D par branches d’activité

  1. Services 19%
  2. Automobile 16%
  3. Pharmacie 11%
  4. Aéronautique et spatial 10%
  5. Chimie 5%
  6. Electronique 5%

Dépense Intérieure de recherche et développement

  • DIRD = 45 Md€ soit 2,2% du PIB
  • DIRD des entreprises = 29 Md€ (dont 2,3 Md€ de fonds publics)
  • DIRD des administrations = 16 Md€

Production scientifique = 6ème rang mondial
PIB = 5eme puissance mondiale
Richesse par habitant = 18ème rang
Ventes à l’Export = 3% des exportations mondiales

Innovation = 11ème rang (European Innovation Scoreboard)
Compétitivité = 23ème (World Economic Forum)
Infrastructures = 4ème
Ecole de commerce et de gestion = 5ème
Enseignement supérieur scientifique = 15ème
Incitation fiscale à l’investissement = 137ème
Relations patrons salariés = 135ème
Prélèvements obligatoires = 134ème
Poids de la réglementation = 130ème