12 février 2015

DIV : Une charte pour la déontologie dans la recherche scientifique.


La "Charte nationale de déontologie des métiers de la recherche" à pour vocation de donner aux chercheurs scientifiques, aux organisateurs, prestataires et commanditaires de travaux de recherche et à tous les partenaires impliqués ou concernés par ces recherches, un cadre formel assurant à la fois le respect des critères de qualité, d'objectivité, de fiabilité des résultats et de leur interprétation, d'impartialité et d'indépendance des chercheurs et de communication des résultats tout en veillant à la transmission de ces principes aux chercheurs en formation.
Cette charte explicite donc les critères d’une démarche scientifique rigoureuse et intègre, et est applicable dans le cadre de toute recherche, notamment publique, qu'elle soit individuelle ou partenariale, nationale et internationale. Elle doit permettre de consolider le lien de confiance nécessaire et souhaitable entre la société et les chercheurs, entre le public et les organismes et établissements publics d’enseignement supérieur et de recherche, pour la promotion d'une société de la connaissance et de l’innovation.
Cette charte constitue la déclinaison nationale officielle des principaux textes internationaux du domaine :  la Charte européenne du chercheur (2005) ; the Singapore statement on research integrity (2010) ; the European code of conduct for research integrity (ESF-ALLEA, 2011). Elle s’inscrit dans le cadre de référence du programme européen HORIZON 2020 de recherche et d’innovation et précise sur certains points les textes précédents qui restent évidemment applicables à leurs signataires.
Développant sept grands principes d'intégrité, la charte aborde successivement le respect du cadre législatif et réglementaire et de l'application des règles éthiques, la fiabilité et la conservation des données et sources à des fins d'objectivité scientifique et d'honnêteté, les règles de communication des objectifs et des résultats, celles de bonne conduite et de collaboration constructive, l'indépendance et l'objectivité dans la neçessité d'expertise et d'évaluation, l'indépendance par rapport aux partenaires publics ou privés et les règles de gestion des intérêts, et enfin la sensibilisation à ces règles dans les cursus de formation à la recherche.
La charte a été signée le 29 janvier 2015 par le CNRS, l’INSERM, l’INRA, l’INRIA, l’IRD, le CIRAD, l’Institut Curie et les universités, représentées par la CPU (Conférence des présidents d’université), et doit être prochainement signée par l’Institut Pasteur, le BRGM, l’INED, IRSTEA, et probablement la CDEFI (Conférence des directeurs des écoles françaises d'ingénieurs), la CGE (Conférence des grandes écoles) et les principaux réseaux de grandes écoles et autres organismes publics ou privés d'enseignement supérieur et de recherche.
Voici ici quelques extraits publiés par le COMETS du CNRS (http://www.cnrs.fr/comets) à l'usage des chercheurs attachés aux unités propres et associées, et qui s'imposent donc à leurs activités menées dans ce cadre.

Respect des dispositifs législatifs et réglementaires

Tout chercheur se tient informé des dispositifs législatifs et réglementaires qui régissent les activités professionnelles et veille au respect des textes correspondants, s’agissant notamment des recherches sur l’être humain, l’animal et l’environnement.

Fiabilité du travail de recherche

Les chercheurs doivent respecter les engagements pris dans le cadre de leur unité de recherche ou dans le cadre de contrats spécifiques. Les méthodes mises en œuvre pour la réalisation du projet de recherche doivent être les plus appropriées. La description détaillée du protocole de recherche, dans le cadre de cahiers de laboratoire ou de tout autre support, doit permettre la reproductibilité des travaux expérimentaux. Tous les résultats bruts (qui appartiennent à l’institution) ainsi que l’analyse des résultats doivent être conservés de façon à permettre leur vérification. Les conclusions doivent être fondées sur une analyse critique des résultats et les applications possibles ne doivent pas être amplifiées de manière injustifiée. Les résultats doivent être communiqués dans leur totalité de manière objective et honnête. Tout travail de recherche s’appuie naturellement sur des études et résultats antérieurs. L’utilisation de ces sources se doit d’apparaître par un référencement explicite lors de toute production, publication et communication scientifiques. Leur utilisation nécessite dans certain cas d’avoir obtenu en préalable les autorisations nécessaires.

Communication

Les résultats d’un travail de recherche ont vocation à être portés à la connaissance de la communauté scientifique et du public, en reconnaissant les apports intellectuels et expérimentaux antérieurs et les droits de la propriété intellectuelle. Le travail est le plus souvent collectif et quand c’est le cas, la décision de publication doit être prise de manière collective et conférer à chaque auteur un droit de propriété intellectuelle. La qualité d’auteur doit être fondée sur un rôle explicite dans la réalisation du travail, toutes les personnes remplissant la qualité d’auteur devant l’être. Les contributeurs qui ne justifient pas de la qualité d’auteur selon les critères internationaux doivent figurer dans les « remerciements » insérés dans la publication. La liberté d’expression et d’opinion s’applique dans le cadre légal de la fonction publique, avec une obligation de réserve, de confidentialité, de neutralité et de transparence des liens d’intérêt. Le chercheur exprimera à chaque occasion à quel titre, personnel ou institutionnel, il intervient et distinguera ce qui appartient au domaine de son expertise scientifique et ce qui est fondé sur des convictions personnelles. La communication sur les réseaux sociaux doit obéir aux mêmes règles.

Responsabilité dans le travail collectif

À travers ses activités professionnelles, le chercheur s’engage dans les missions qui lui sont confiées par son employeur, en respectant les règles de bonne conduite en vigueur dans l’institution. Les responsables de collectif et, plus généralement les chercheurs ayant une mission d’encadrement et de formation, doivent consacrer une attention suffisante pour faire partager le projet collectif, expliciter la contribution et accroître les compétences de chacun dans une dynamique collective. Le respect dans les relations de travail constitue un comportement à promouvoir. Les discriminations, le harcèlement, l’abus d’autorité relèvent de fautes professionnelles. La falsification, la fabrication de données, le plagiat sont les manquements les plus graves à l’intégrité. Ils doivent être signalés à l’institution et combattus.

Impartialité et indépendance dans l’évaluation et l’expertise

Lors de l’évaluation d’un projet de recherche, d’un laboratoire ou d’un collègue, le chercheur examine tous les dossiers avec impartialité, en déclarant ses liens d’intérêt et en se récusant s’il constate un conflit potentiel d’intérêts, incompatible avec l’exercice impartial de l’évaluation. Il est tenu de respecter la confidentialité des délibérations et de s’interdire l’utilisation des données communiquées pendant la procédure d’évaluation. Pour une expertise exercée au titre de l’institution, le chercheur se doit de respecter les termes de la charte nationale de l’expertise et de sa déclinaison à l’échelle de son institution d’appartenance.

Travaux collaboratifs et cumul d’activités

Les travaux collaboratifs, en particulier en dehors de l’institution et à l’international, feront l’objet d’accords préalables avec les partenaires publics ou privés et doivent préserver l’indépendance du chercheur, concernant notamment la fourniture de données, leur exploitation, leur propriété intellectuelle et leur communication. Ils mobilisent les mêmes règles déontologiques, impliquant une responsabilité d’intégrité, de transparence et d’honnêteté. Dans le cas des activités de conseil ou d’expertise menées en marge du travail de recherche, les chercheurs sont tenus d’informer leur employeur et de se conformer aux règles relatives au cumul d’activités et de rémunérations en vigueur dans leur institution. Les liens d’intérêts qui en découlent doivent faire l’objet de déclaration lors des activités de communication.

Formation

Les règles déontologiques doivent être intégrées aux cursus de formation, en particulier au sein des cursus de master et de doctorat, et leur apprentissage doit être considéré comme participant à la maîtrise du domaine spécifique de recherche.

11 février 2015

ENSC : Première séance du Ciné-Club du 109

La première séance du ciné-club du 109 a eu lieu hier soir.

Le comité d'animation du ciné-club, rattaché à la bibliothèque de l'ENSC, et composé de membres du BDE et de personnels Biatss, avait choisi le film "Memento".

Memento est un thriller américain de 2000, réalisé par Christopher Nolan et mettant en scène Guy Pearce, Carrie-Anne Moss et Joe Pantoliano. "Memento" signifie "je me souviens" en Latin. 

Ce film nous proposait hier soir un exemple romancé mais particulièrement reussî de trouble de la mémoire et d'atteintes conséquentes de la personnalité, du comportement et des relations sociales. La structure du film (projeté en VOST), alternant scènes en noir et blanc et en couleur, dans un ordre chronologique perturbé, amène le spectateur à "vivre" l'expérience du trouble neuro-psychologique et l'entraîne à la fois dans le malaise du vécu du malade et dans celui de l'intolérable et de l'inacceptable individuel comme social face au trouble.

Ces différents points ont été analysés et discutés, lors d'un débat fort intéressant et de haut niveau scientifique entre les spectateurs (nombreux élèves ingénieurs, personnels Biatos particulièrement représentés, membres de l'IRASCA, quelques étudiants extérieurs), et animé par notre collègue le Professeur Robert Jaffard, membre du CNRS et de l'Observatoire B2V des mémoires.
Le séance s'est terminée tard sur le projet d'une nouvelle séance, prochainement, dont vous serez informés par le journal du 109.

Merci à tous les organisateurs et aux participants. Félicitations à tous ceux qui œuvrent pour cette initiative.

10 février 2015

IA : Vers une défense aérienne intégrée.

Thales Raytheon Systems finalise actuellement le programme de contrôle et de commandement (C2) des opérations aériennes ACCS (Air Command and Control System) de l’OTAN. 
Les tests ont démontré le fonctionnement en réseau du système ACCS entre les sites pilotes situés à Lyon Mont Verdun en France, Glons en Belgique, Uedem en Allemagne et Poggio Renatico en Italie. Ils ont permis de valider les performances du système pour un très grand nombre de mouvements aériens et ont prouvé les performances du système et ses capacités d’interconnexion entre les unités de l’OTAN et les centres nationaux de contrôle et de commandement des opérations aériennes de quatre pays européens au travers d’un seul système intégré.
Ce système va progressivement se substituer à ceux déjà en place dans les pays de l’OTAN, et permettra à terme de planifier et de conduire automatiquement des opérations aériennes en commun. Le système est destiné à tous les pays européens de l’OTAN et assurera ainsi la protection de 10 millions de km2 contre plusieurs types de menaces, grâce à la coordination des moyens des pays membres.
Le système ACCS est conçu pour pouvoir s’adapter au futur des missions de l'Alliance Atlantique, qu’il s’agisse de contrôle et de commandement des opérations aériennes,  ou de déploiement des capacités de défense antimissile balistiques. C'est un dispositif intégré de « défense intelligente » dans un contexte de menaces et parallèlement de nécessaire réduction des coûts de structure et de support, tout en privilégiant la plus grande souplesse en matière de personnel et d'adéquation de la formation et du maintien en performances et compétences.
Thales Raytheon Systems est une entreprise internationale spécialisée dans les systèmes de défense aérienne, les systèmes de commandement et de contrôle des opérations aériennes, les radars de défense 3D, les radars du champ de bataille et de contrebatterie. Depuis sa création en 2001, cette société commune transatlantique est devenue l’une des plus belles réussites du secteur de la défense. Elle emploie 1 600 personnes et est détenue à parts égales par Thales et Raytheon. Son siège français est à Massy.

L'ENSC envisage de se rapprocher d'une part de l'entreprise productrice du système de C2, dans le cadre de sa collaboration avec le groupe Thales (laboratoire HEAL), et d'autre part de l'Armée de l'Air, utilisatrice du système, dans le cadre de sa collaboration invitée par le CEM-AA avec le CEAM.