24 avril 2010

SHS - BIO - IA : Cybernétique, NBIC et Allistène

Pour Louis Couffignal, pionnier français de la cybernétique« la cybernétique est l’art de rendre l’action efficace ». Cette définition se rapproche le plus de la conception de Platon : « kubernêtikê - le pilotage d’un navire ».
Norbert Wiener fut l’auteur de Cybernétics or control and communication in the animal and machine, ouvrage paru en 1948 à Paris. Il désigne la cybernétique comme la « science du contrôle et de la communication chez l’animal et la machine ». Telle est la définition de cet ingénieur américain à qui l'histoire de la cybernétique attribue la paternité de la discipline.
Une "première cybernétique" a réunit les grands penseurs de l'époque, électiciens, automaticiens, physiciens, biologistes, psychiatres, psychologues, anthropologues, etc. au cours des conférences de la "fondation Macy". Organisées à New York par le médecin Fremont-Smith à la demande de McCullock, ces réunions exeptionnelles donnèrent naissance au courant cybernétique. Elles, couvrirent deux périodes : la réunion initiale de 1942 au cours de laquelle est présentée la nouvelle Théorie de l'information de Claude Shannon, et 10 conférences de 1946 à 1953. Reposant sur le principe de rétroaction, la cybernétique couvre tous les champs de la connaissance sur l'information : de la physiologie avec le concept revisité d'homéostasie au domaine les plus globaux comme la politique. Une caractéristique souvent négligée de la première cybernétique est son orientation affirmée pour une sciences unifiée au service de l'homme, placé au centre du projet cybernétique.
On doit entre autres à la seconde cybernétique les théories de la complexité, l'internet et les sciences cognitives, qu'une pensée réductionniste toute puissante en France tentait de restreindre à la psychologie cognitive ou aux neurosciences molécularistes.

Une nouvelle cybernétique a récemment vu le jour, en 2002 aux USA, avec la publication du rapport NBIC (Nanotechnologies, Biotechnologies, Informatique et Cognitique) du National Science Foundation (NSF) et du Department Of Commerce (DOF). Elle a donné naissance au concept de "technologies convergentes" (rapport pdf) et se développe aujourd'hui en Europe, et notamment dans notre pays avec l'Alliance ALLISTENE mise ne place par le gouvernement pour déterminer les grand axes d'une recherche sur les technologies numériques au service de l'homme replacé enfin au centre d'un projet scientifique et technologique global et interdisciplinaire.
Voir dans ce blog un article NBIC.

Voir un glossaire des termes cybernétiques.

SHS - BIO - IA : Cybernétique

Pour Louis Couffignal, pionnier français de la cybernétique« la cybernétique est l’art de rendre l’action efficace ». Cette définition se rapproche le plus de la conception de Platon : « kubernêtikê - le pilotage d’un navire ».
Norbert Wiener est l’auteur de Cybernétics or control and communication in the animal and machine, ouvrage paru en 1948 à Paris. Il désigne la cybernétique comme la « science du contrôle et de la communication chez l’animal et la machine ». Telle est la définition de cet ingénieur américain à qui l'histoire de la cybernétique attribue la paternité de la discipline.
Une "première cybernétique" a réunit les grands penseurs de l'époque, électiciens, automaticiens, physiciens, biologistes, psychiatres, psychologues, anthropologues, etc. au cours des conférences de la"fondation Macy". Organisées à New York par le médecin Fremont-Smith à la demande de McCullock, ces réunions exeptionnelles donnèrent naissance au courant cybernétique. Elles, couvrirent deux périodes : la réunion initiale de 1942 au cours de laquelle est présentée la nouvelleThéorie de l'information de Claude Shannon, et 10 conférences de 1946 à 1953.
Reposant sur le principe de rétroaction, la cybernétique couvre tous les champs de la connaissance sur l'information : de la
physiologie avec le concept revisité d'homéostasie au domaine les plus globaux comme la politique.
On doit entre autres à la seconde cybernétique les théories de la complexité, l'internet et les sciences cognitives, que malheureusement aujourd'hui une pensée réductionniste toute puissante tente parfois de restreindre à une psychologie cognitive étriquée, une neuroscience moléculariste ou une psychiatrie biologique sans espoir.
Voir un glossaire des termes cybernétiques

23 avril 2010

SHS : Culpabiliser pour manipuler.

Selon une étude de Mark Ferguson, de l'Université de Calgary au Canada, et Nyla Branscombe, de l'Université du Kansas, le sentiment de culpabilité est ce qui motive le plus les gens à changer de conduite vis-à-vis de l'environnement.
Selon les auteurs de cette étude qui sera publiée en juin dans le Journal of Environmental Psychology, l'état de culpabilité collective créé chez les gens les motive plus à changer de comportement, à accepter les taxes sur la pollution, que si on les alerte sur le danger que représentent nos modes actuels de consommation en exposant objectivement des faits.
Le sentiment de culpabilité collective serait donc un argument de poids pour faire évoluer les comportements, notamment sur la question du réchauffement climatique. Mais, comme le signale Sébastien Bohler dans "cerveauetpsycho.fr", on annonçait déjà la fin du monde comme prix des péchés de l'humanité, et on ne fait que remplacer le "péché de chair" par celui d' "effet de serre" pour manipuler les individus.
Ref.: Ferguson, M., Branscombe, N. (2010 - sous presse). Collective guilt mediates the effect of beliefs about global warming on willingness to engage in mitigation behavior, Journal of Environmental Psychology, 30, 2, 135-142.

22 avril 2010

SHS : Mémoires et amnésie du destinataire

Sébastien Bohler, de Cerveau et Psycho, présente le 24 avril 2010 une amnésie caractéristique : l'amnésie du destinataire. A partir des travaux de Nigel Gopie et Colin MacLeod de l'Institut Rotman de Toronto, publiés dans Psychological Science (vol. 20, p. 1492, 2010), il signale que l'on se rappelle plus facilement qui nous a dit quelque chose, qu'à qui nous avons annoncé telle ou telle nouvelle.

Les atteintes normales du souvenir peuvent avoir plusieurs caractéristiques. Amnésie de la mémoire épisodique : on ne se rappelle plus où l'on a posé quelque chose ; Amnésie de source (de l'information) : on oublie qui nous a dit quelque chose de particulier ; Amnésie du destinataire : on ne se rappelle plus à qui l'on a transmis une information.

L'amnésie du destinataire est plus fréquente que l'amnésie de source. On se rappelle plus aisément qui nous a dit quelque chose, qu'à qui on a dit cette chose.
D'après les auteurs, une personne qui parle à une autre se concentre sur ce qu'elle dit et prête de ce fait beaucoup moins attention à l'environnement immédiat, qu'il s'agisse de l'endroit où elle se trouve, ou de la personne qui lui accorde son attention. C'est le contraire lorsqu'on reçoit une information : on est par la force des choses tourné vers l'extérieur, prêt à capter des détails de l'environnement et de l'interlocuteur.
Gopie et MacLeod ont fait raconter à des sujets des histoires personnelles. Focalisés sur leur ego, ils ne retiennent presque rien de leur auditeur.
Solution : utiliser une méthode simple pour moins négliger son auditoire, appeler l'interlocuteur par son nom avant de commencer l'histoire afin de provoque une «refocalisation» de l'attention, de sorte que le locuteur ne reste pas entièrement concentré sur lui même ... Les amnésies de destinataire seraient alors moins fréquentes.