09 août 2013

DIV : La machine d’Anticythère


La machine d’Anticythère est une machine de petite taille, découverte en 1901 dans une épave au large des îles grecques d'Anticythère. Les chercheurs ont établi qu'il s'agit d'un calculateur analogique pour calculer la position des éléments astronomiques et leurs évolutions. Sa fabrication a été initialement estimée à -87 avant Jésus-Christ, ce qui en ferait le plus vieux mécanisme de calcul à rouages et engrenages connu. De nouvelles datations estiment sa fabrication à au moins un siècle avant. L'objet en bronze, constitué d'une vingtaine de roues dentées, de cinq cadrans et d'aiguilles mobiles (soit au  total pas moins d'une trentaine d'éléments mobiles dans un cadre fixe), est aujourd’hui conservé au Musée national archéologique d’Athènes qui en organise cette année une exposition spéciale avec la marque suisse Hublot.


Au-delà du principe de son fonctionnement toujours exploré, le problème majeur posé est que les scientifiques estimaient que, jusque là, personne vivant à cette époque n’aurait pu avoir toute la maîtrise mathématique et astronomique et l’expertise mécanique pour construire un mécanisme aussi précis et complexe. Les outils de calculs connus et les aides à la navigation de l’époque n’étaient en effet pas aussi développés et ne contenaient pas autant de fonctions et de principes proposés par cette machine. 


Les discussions actuelles attribueraient sa conception à un disciple d'Archimède de Syracuse (-287 à -212), père de la mécanique statique, ou même à Archimède lui-même. Des indices font de Rhodes le lieu possible de sa  fabrication: cette île était un centre intellectuel très important, notamment dans le domaine astronomique. Hipparque de Nicée (-190 à -120), fondateur de la trigonométrie, ou Posidonios (-135 à -51) vivaient à Rhodes et pourraient être impliqués dans sa mise au point.

La machine d’Anticythere n’est pas une horloge capable de donner l’heure : les grecs ne vivaient d'ailleurs pas le temps comme nous le vivons actuellement. C'est par contre un cosmographe, c'est-à-dire une machine à décrire les états présents, passés et à venir du cosmos. Une spécificité en fait un sélénographe, c'est-à-dire une machine à référer les mouvements complexes de la Lune, notamment le cycle metonique (du nom de l’astronome grec Meton) qui décrit 235 lunaisons sur 19 ans, ou le cycle callipique (du nom de l’astronome grec Callipe) pour 940 lunaisons ou quatre cycles metoniques, soit 76 ans au total. Elle indiquait également le cycle de Saros (223 lunaisons soit 18 ans) et le cycle Exeligmos (equivalent a trois cycles de Saros, soit 54 ans) qui permettaient de prédire les éclipses. 
Le volume des données astronomiques produites par la machine est gigantesque, en faisant le premier ordinateur astronomique connu. Il implémente de manière tout à fait surprenante, par des moyens mécaniques, plusieurs modèles mathématiques applicables à la description du ciel, à la prévision des éclipses, et à la géolocalisation astronomique.

Voir l'animation de reconstitution ici.
Voir un article détaillé sur la machine d'Anticythère ici.
A propos des cercles de calcul (lien).