27 janvier 2012

IA : 1 bit pour 12 atomes.

Des chercheurs d’IBM viennent de publier, dans la revue Science, avoir repousser les limites de la miniaturisation informatique en stockant un bit (0 ou 1) sur 12 atomes. La densité potentielle de codage est donc largement supérieure à celle des disques durs actuels qui requièrent un million d’atomes par bit (lien). La démarche habituelle consiste à miniaturiser les couts et les tailles des composants, tout en augmentant leur densité et leur efficacité. Cette évolution "descendante" est confrontée à terme à des limites physiques. Les équipes d'IBM ont donc décidé d'adopter une démarche inverse, dite "ascendante", qui part du plus petit élément disponible, l’atome, pour monter jusqu'à atteindre une capacité de stockage minimale, un bit. Le futur, exploitant une forme particulière de magnétisme, l'antiferromagnétisme, permet d'espérer des nanostructures stockant ainsi beaucoup plus d'information sur un même espace. C'est à l’aide d’un microscope à effet tunnel que les chercheurs ont réussi à regrouper 12 atomes stockant un bit pendant plusieurs heures à basse température, et sans affecter les atomes voisins. Les ferro-aimants ne pouvaient jusqu'ici être réduits à des dimensions atomiques en raison de l’effet de leur champ magnétique sur les atomes voisins. En-dessous de 12 atomes, les effets quantiques qui se manifestent aux échelles nanoscopiques déstabilisent le dispositif, expliquent les chercheurs, qui semblent avoir atteint un seuil. Compte rendu de IBM (avec film commentaire). Article de synthèse dans "Sciences et Avenir".

22 janvier 2012

DIV : Les Français et la science.

A l’occasion des Journées Annuelles d’Ethique des 20 et 21 janvier 2012, à la Maison de la Chimie de Paris, le Comité Consultatif National d’Ethique (CCNE) a rendu public le résultat d'une enquête de BVA sur la perception par les Français de la science et de son rôle au sein de la société. Selon cette étude réalisé les 2 et 3 décembre dernier sur un échantillon de 1 016 personnes de plus de 15 ans, les Français sont favorables aux avancées de la sciences, mais se disent mal informés et souhaitent qu'elle soit contrôlée. Les Français semblent favorables au développement de la science, notamment dans les domaines du traitement du cancer ou du fonctionnement de l'organisme. Ainsi 84% d'entre eux approuvent la recherche génétique, avec 67% favorables à la recherche sur l'embryon, mais 83% sont opposés au clonage humain, en étant par exemple défavorables à la modification du patrimoine génétique ou contre la maîtrise des caractéristiques physiques et mentales des enfants avant la naissance. Les recherches sur la biométrie ou le contrôle d’identité sont accueillies, malgré leur caractère polémique, de manière favorable par 2 Français sur 3. Si 90% des personnes interrogées sont favorables aux recherches portant sur la compréhension des mécanismes du cerveau., 71% souhaitent imposer des limites à la science et la majorité (53%) se sent mal informée, notamment sur les enjeux éthiques (seulement 15% se sentent tout à fait informés). Cette avis et ce soutien à la science n’empêche pas les Français de s’opposer à certaines pratiques jugées dangereuses et/ou contraires à l’éthique. il convient d’imposer des limites à la science pour 7 Français sur 10. Comme le rappelle le CNE, "OUI à la recherche scientifique, NON à la science-fiction". Ces limites doivent être posées par des publics légitimes, que ce soient des scientifiques (pour 49% de personnes interrogées) ou par des comités réunissant religieux, scientifiques, intellectuels et élus (pour 44%).