Marta Florio, de l’Institut
Max Planck, à Dresde en Allemagne, a découvert l’un des gènes qui auraient déclenché l’expansion du cortex cérébral chez les mammifères. Le cortex est la couche cellulaire externe du cerveau, impliquée dans de multiples fonctions motrices, sensorielles et cognitives. Il joue un rôle majeur dans la formation, les associations et la conservation d’idées, l’imagination,et la situation de ces contenus dans le temps. Il participe au comportements les plus sophistiqués, reconnaissance des visages, des mélodies, de la vision et de la reconnaissance, du langage et de l'anticipation. Il s’est considérablement étendu au cours de l'évolution, faisant de l'homme un des animaux les plus évolués de l'échelle des vertébrés. Ce cortex ne mesure quelques petits millimètres d’épaisseur mais a développé une telle surface qu’il doit se replier sur lui même pour se nicher sous la voute crânienne, donnant naissance aux différents sillons et circonvolutions qui lui donnent son aspect typique bien connu. Il se développe dès les premières étapes de développement du foetus et d'est particulièrement près du 4ème mois de grossesse qu'il manifestez une explosion cellulaire quasi incommensurable et inimaginable, avec une explosion cellulaire de quelque 3 000 nouveaux neurones par seconde, c'est à dire plus de 250 millions par jour.
L'équipe de Marta Florio a étudié les gènes propres à l’espèce humaine et analysé leur expression à à ce moment de la vie foetale. Elle a découvert l'implication particulière du gène ARHGAP11B qui est exprimé à ce moment dans des cellules cérébrales dites progénitrices, les protoneuroblastes, ancêtres des neurones. Or, ce gène, qui était déjà présent chez l’homme de Neandertal, serait apparu peu après la divergence avec les chimpanzés.
En transplantant le gène considéré à des souris qui n'en sont pas naturellement dotées, les chercheurs ont alors observé qu’il s’exprimait à un stade équivalent de leur développement foetal et qu’il décuplait de 12% la multiplication des cellules progénitrices, entraînant une augmentation de la densité neuronale et une expansion du cortex.
L'article, publié dans
Science le 28 février 2015, permet donc de postuler que le gène apparu dans la préhistoire de l'humanité est impliqué dans le développement du cortex et a ainsi permis l'évolution humaine. (
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