02 avril 2015

BIO : Transformer les procédures cognitives pour la commande hybride.

Les publications concernant les performances des membres et des mains artificiels ne se comptent plus. Le domaine de l'hybridité est à la mode et c'est un domaine d'espoir pour toutes les personnes souffrant de handicap ou d'amputation. Ce post n'est pas pour rendre compte d'une énième performance des équipes bio-médico-mécaniciennes qui font un travail remarquable dans beaucoup de pays.
L'équipe du professeur Oskar Aszmann, de l'Université de Vienne, a développé une main bionique. Elle a été greffée entre avril 2011 et mai 2014, chez trois hommes victimes de graves accidents qui avaient endommagé leur plexus brachial. Ce réseau de nerfs situé au niveau du cou commande le mouvement des membres supérieurs. Ces blessures rompent définitivement le lien entre le réseau de la commande nerveuse et les membres, provoquant une paralysie.
Le progrès majeur de l'équipe d'Azmann est d'avoir recréé une transmission complète du signal neurologique jusqu'à la main bionique, en greffant dans les avants bras de ses patients des muscles prélevés dans leurs cuisses, puis des nerfs provenant d'une autre zone de la moelle épinière que le plexus brachial.
et tout cela a pu marcher grâce à, un entraînement cognitif de plusieurs mois avant leur amputation, que les patients ont pratiqué, d'abord en commandant une main virtuelle représentée en vidéo, puis en s'exerçant sur une main hybride attachée à leur véritable main. La fonction récupérée est presque aussi bonne qu'avec une greffée et ne nécessite plus la prise, pendant toute la vie, de médicaments immunosuppresseurs très puissants.
Selon Aszmann, dans le cas de la perte d'une seule main, la reconstruction bionique hybride avec entraînement cognitif a plus de bénéfices de performance et de confort d'usage que la greffe et n'a pas d'effet biologique secondaire.
voir le lien The Lancet

DIV : Plantez des arbres ...

Il est considéré comme une substance nuisible et polluante, conséquences du gaspillage anthropique des ressources naturelles. Responsable des trois quarts des conséquences de l'effet de serre et du réchauffement climatique, le CO2 est l'objet de toutes les guerres écologiques.
Pour tenter de régler le problème, ou pour le moins de le limiter, les nations s'organisent dans deux directions : minimiser la production de CO2, et c'est le cas de l'Europe qui représente 10 % des émissions mondiales de CO2. Elle a annoncé, le 6 mars 2015, lors de la conférence de Paris sur le Climat, son engagement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 d'au moins 40 % par rapport à 1990. Les États-Unis, qui représentent 12 % des émissions mondiales, ont annoncé leur intention de les réduire de 26 à 28 % en 2025 par rapport à leur niveau de 2005. La Chine, responsable de plus du quart des émissions, s’est engagée pour sa part à les stabiliser en 2030. L'effort est bien mince mais encourageant puisque, il y a deux semaines l’Agence internationale de l’énergie a annoncé que les émissions mondiales de CO2 liées à l’utilisation de l’énergie s’étaient stabilisées en 2014 alors que la croissance mondiale augmenter de 3 %. Il est donc possible, selon l’AIE, que nous soyons au début du découplage entre croissance économique et émissions de CO2.
Autre piste favorisant ce découplage global, l'Union internationale de conservation de la nature (UICN) a annoncé il y a quelques jours qu'une quinzaine de pays avaient pris l’engagement à Bonn (Allemagne) de restaurer plus de 60 millions d’hectares de forêts, pour atteindre 150 millions d’hectares à l’horizon 2020. On sait en effet que les arbres absorbent et piègent le CO2 pour fabriquer du bois. Les forêts sont donc des immenses pièges à CO2, mais également d'immenses réserves de cette substances que certains commencent à penser à valoriser. Pour donner une idée du processus de captation, les forêts absorbent actuellement plus de 20 % des émissions humaines CO2, soit entre 4 et 12 tonnes de CO2 selon les espèces par hectare de forêt dense.
Mais la replantation n'est pas une solution uniquement écologique. Elle est aujourd'hui pour certains considérée comme un moyen de stockage pour le futur industriel, alors que le CO2 commence tout juste à être lui-même considéré comme un futur moyen d'innovation et de richesse. Il fait en effet l'objet de toutes les attentions pour les propriétés liées à son recyclage industriel et à sa valorisation de plus en plus efficace.
Une équipe de l'Université de Harvard a annoncé, début février qu’il était possible de produire du carburant uniquement à partir d’eau, de CO2 et d'énergie solaire (Lien Ici). La méthode consiste d'abord à briser des molécules d’eau pour en libérer l’hydrogène en utilisant l’électricité solaire et un catalyseur à base de cobalt, puis à transformer cet hydrogène ainsi obtenu en carburant à base d'alcool isopropylique (alcool à friction). Ce carburant liquide est plus facile à manipuler, à stocker et à transporter et assure un niveau de sécurité permettant de laisser rapidement envisager la substitution de l'hydrogène comme carburant futur.
Le laboratoire américain de recherche navale (NRL) a quant à lui développé une technologie permettant à un modèle réduit d'avion de voler uniquement avec du carburant produit à partir du CO2 et de l'hydrogène connus dans l'eau de mer (Lien  Ici). Le procédé repose sur un processus d'électrolyse qui permet leur transformation en un hydrocarbure proche du kérosène qui peut-être utilisé directement dans les moteurs de navires et d'avions actuels. le but est de permettre à la Marine de produire son propre carburant à partir du CO2  à l’horizon 2025.
En France, le CEA et le CNRS travaillent sur des enzymes bactériennes qui transforment naturellement le CO2 en acide formique, qui est un composé à forte valeur énergétique (Lien Ici).
On est donc peut-être en train d'assister également à la transformation du statut du CO2 de mal polluant en nouveau moteur potentiel très prometteur d'innovation et de richesse. Et les meilleurs stocks de CO2 pour cette nouvelle économie potentielle, ce sont les arbres ...

30 mars 2015

SHS : France Design Education promulge son "Manifesto".

Dix écoles de design françaises viennent de signer ce 26 mars 2015 un manifeste "pour un design plus humaniste" face aux évolutions de notre monde, et pour défendre la conception française du design.
Le designer doit remettre l’humain au centre des conceptions, redonner le sens du beau à l’innovation, et promouvoir un design plus humaniste, qui pourrait être l’image de marque d’un vrai savoir-faire français : le Design by France !
Ce texte, intitulé Manifesto, a été signé par les écoles de France design éducation (FDE). Il a pour ambition de stimuler le débat sur la responsabilité du designer et donc des écoles qui les forment, face aux défis d'un monde ouvert, changeant, foisonnant et complexe.
Le document regroupe les signatures de l'Ecole Boulle, l'Ecole Estienne, l'Ecole Supérieure des Arts Appliqués Duppere, l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et Métiers d’Arts Olivier de Serres (ENSAAMA), l'Ecole nationale supérieure des Arts Décoratifs (EnsAD), l'Ecole nationale supérieure de création industrielle (ENSCI-Les Ateliers), l'Ecole Supérieure d’Art et Design St-Etienne (ESADSE), l'Ecole Supérieure de design, d’art graphique et d’architecture intérieure (ESAG Penninghen), les Gobelins école de l’image, Kedge Design School, l'École de design Nantes Atlantique, Rubika (ISD), Strate Ecole de Design et The Sustainable Design School (The SDS).
Le Manifesto (ici).

IA - SHS : La liste des FabLabs

Qu'est ce qu'un FabLab industriel ?
Un endroit pour tester des machines de découpe laser ou des imprimantes 3D, pour réaliser un prototype, pour évaluer la validité d'un projet, sa fiabilité, sa viabilité en le testant.
Ces ateliers de fabrication numérique se multiplient autour de projets d’ouverture aux employés, aux chercheurs, aux élèves des écoles d'ingénieurs ... Les entreprises s’intéressent à cette nouvelle approche en y voyant l'opportunité de gagner le nouvel élan d’innovation et de redonner un coup de jeune à la R&D centrée sur l'usager ou l'utilisateur. Au sens strict, une structure doit respecter la charte internationale des FabLab pour être considérée comme telle. Au point de vue grammatical, FabLab reste invariable ou s'accorde en nombre, il y a deux écoles.
 IT Industrie & Technologies a recensé, pour l'exemple, quelques structures françaises qui participent au mouvement des "makers" :
Les FabLabs :

  • "corporates" (liste ici) ; 
  • "industriels" (liste ici) ; 
  • "académiques" (liste ici) ; 
  • "indépendants" (liste ici). 

IT nous fait profiter également des 10 termes clefs des FabLabs :

FabLab.
Plate-forme de prototypage rapide d’objets physiques smart (intelligents) ou non. Au départ, en 2001, il s'agissait d'un module de formation qui permettait aux étudiants de maîtriser l’utilisation des différentes machines à commande numérique disponibles dans le laboratoire du Center of Bits and Atoms du MIT.
Mais depuis le concept a évolué avec des FabLabs ouverts aux grand public comme aux professionnels se sont d’abord créés au nord de l'Europe (Pays-Bas, Norvège, Grande Bretagne), et en en France depuis 2011. Ils intéressent les designers, les électroniciens, les robotisions ou même les bricoleurs et autres amateurs cherchant à réaliser des projets par eux-mêmes ou en collaboration sans pouvoir les réaliser sur leur lieu de travail ou même chez eux. On y trouve des découpeuses laser, des fraiseuses numériques, des défonceuses numériques, des découpeuses vinyles et des imprimantes 3D  pour plastique ou même métal.

Empowerment. 
Concept qui veut exprimer le fait d'être acteur plutôt que consommateur. Dans le FabLab , on est invité à reprendre soi-même en main les technologies pour être « auteur » des nouveaux produits des nouvelles technologies.

Prototypage rapide.
Un FabLab regroupe un ensemble de machines à commande numérique de niveau professionnel, mais standard et financièrement accessible. Par exemple, on trouve des machines à découpe laser capables de produire des structures 2D et 3D, des machines à sérigraphie pour fabriquer des antennes et des circuits électroniques, des imprimantes 3D pour fabriquer rapidement les pièces manquantes ou cassées, et cela dans divers matériaux… Le tout est de permettre de produire rapidement et sans trop de contraintes pour corps aux idées.

Do It Yourself (DIY). Fais-le toi-même : 
La créativité individuelle et porteuse de plus de conscience et de responsabilité sociale. Le « Faire soi-même » fait partie des modèles d’innovation typique des bricoleurs de « garage » à l’image de Steve Jobs et Steve Wozniak ayant développé leur premier ordinateur dans un garage.

Do It With Others (DIWO). Fais-le avec les autres : 
L’espace du FabLab, comme l’arrivée d’Internet, permet de mettre en relation les bricoleurs et favorise le travail collaboratif. On ne le fait même plus « soi-même », mais avec les autres, l’apprentissage par les pairs étant encouragé dans les FabLab, chacun apportant ses champs de compétence (électronique, découpe du bois, couture, etc.).

User Innovation.
Les pratiques des « makers » de tous poils font partie de ce que l’économiste Von Hippel appelle l’innovation ascendante (user innovation). Selon lui, il y aurait deux à trois fois plus d’innovation de la part des consommateurs qu’il n’y en a dans l’industrie. Lors de l’émergence d’un marché, il existe très peu d’utilisateurs, ce qui donne peu de raisons d’innover au fabricant, mais beaucoup aux utilisateurs.

Open Lab. 
Lors des journées « Open Lab », l’accès au FabLab est gratuit et ouvert à tous, en échange de la republication et de la documentation des projets développés dans des licences libres de type creative commons ou autres.

Failure is always an option . L'échec est toujours une option : 
Faire par incrémentation, par erreurs successives...est vivement encouragé. Si vous demandez au fab manager de vérifier votre conception numérique, il devrait sûrement vous répondre « teste, tu verras bien ». L’apprentissage se fait en testant ses idées, par itération, et permet de sortir de l’approche logico-déductive.

Fab Manager.
C’est la personne à tout faire du FabLab. Elle s'occupe de la gestion des ateliers et du public et maîtrise aussi bien  le software, le hardware que les process permettant d’utiliser le FabLab.

Fab Academy.
La Fab Academy est une offre de formation en ligne et distribuée, avec travaux pratiques dans les FabLab, pour maîtriser les mécanismes, applications et implications de la fabrication numérique.