La société parisienne Eligo Bioscience est une start-up fondée in mai 2014 par des scientifiques de l'INRIA et de la Rockefeller University ainsi quet du Massachusetts Institute of Technology (MIT). Cette jeune entreprise innovante vient de lever 2,4 millions d'euros (lien) pour développer une principe de bio-robotique de synthèse contre les bactéries résistantes aux antibiotiques (voir ce blog).
Les antibiotiques s'attaquent sans distinction aux bonnes et aux mauvaises bactéries et sont de moins en moins efficaces face à des bactéries de plus en plus résistantes. Pour contrer cette double déficience, une piste thérapeutique inspirée des virus qui s'attaquent aux bactéries consiste à retourner le système immunitaire des bactéries contre elles.
Une solution nanotechnologique consiste à ne plus utiliser les virus, mais simplement leur enveloppe ou «capside». Cette capside comporte des ciseaux moléculaires capables de découper l'ADN des bactéries. Ces ciseaux sont guidés par un petit brin d'ARN que l'on peut changer selon les microbes visés. Ainsi, une solution guidée par un brin d'ARN correspondant au gène d'une bactérie présentant une résistance donnée ne découpera que l'ADN qui porte ce gène. Cette technologie, dite CRISPR, s'inspire de la nature, en retournant le système immunitaire des bactéries contre elles. De cette façon, les bactéries nocives ou même résistantes sont attaquées de manière spécifique, tout en tirant parti du microbiote sain. Ainsi la concurrence entre les bactéries est préservée et la pression de l'environnement appliquée par les bactéries bénéfiques facilite l'arrêt de l’infection. Ces petit "nano-robots" biologiques sont supérieurs aux antibiotiques et ouvrent la voie à une perspective de thérapie de biologie de synthèse étendue reposant sur un procédé général contrôlé qui doit permettre de produire facilement de nouvelles capsides en fonction des différentes maladies.
La technologie d’Eligo Bioscience est envisagée dans différentes zones du microtome en médecine humaine, vétérinaire ou même en agriculture. Pour l’homme, les applications sont dans un premier temps envisagées pour les microbiomes cutané, buccal, vaginal ou intestinal.
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