13 juin 2016

IA - BIO : De Iron Man à Yvan le Terrible - les humanoïdes russes.

La guerre a ceci de dramatique, elle est mortelle. Une des solutions prônées contre cette caractéristique inacceptable est de remplacer les combattants par des robots. L'humanoïde guerrier est conçu pour cela : remplacer les humains dans les zones à risques de combats, d'explosions, d'incendies ou de radiations ionisantes.
Deux voies sont aujourd'hui étudiées au-delà de la simple solution du scaphandre adoptée par les américains, solution qui peut s'apparenter à la problématique de l'avion, du char d'assaut ou de l'exosquelette blindé qui ne sont, en fait, que des cobots de prolongation de l'aptitude humaine ou d'augmentation sensor-comportementale, permettant une protection de l'homme qu'ils abritent. La première consiste à développer des robots autonomes qui vont, comme des machines indépendantes dotées d'intelligence embarquée ou en réseau tels certains drones de surveillance aériens, maritimes ou terrestres. La seconde consiste à développer des humanoïdes non autonomes mais contrôlés à distance par un opérateur. Dans ce dernier cas, on peut imaginer cet opérateur immergé dans un environnement virtuel réaliste, doté d'une combinaison bardée de capteurs qu'il revêt et qui transfère l'intégralité de ses mouvements à l'automate.
La Russie a annoncé le développement de son arme "Iron Man", dite "Ivan le Terrible" en référence au célèbre tsar de Russie. 
Développé par la Fondation russe pour les études avancées, l’équivalent de la Darpa américaine ou de la DGA française, Iron Man a été présenté officiellement la semaine dernière à la presse russe. Le quotidien Komsomolskaïa Pravda rapporte que le développement de la robotique militaire est l’une des priorités russes et que plusieurs dizaines d’entreprises sont impliquées dans le projet. Son but est de remplacer les personnes qui se situent dans les zones de combats ou dans les zones d’urgence en toute sécurité pour les humains. Le prototype est doté d'éléments autonomes mais reste globalement contrôlé par un opérateur qui porte une combinaison de commande des mouvements. Le but à court terme est de réussir une course sportive et de franchissement d’obstacles, avec conduite automobile.
Selon le quotidien, Iron man n'est qu'un élément d'une stratégie globale de développement de drones terrestres, marins et aériens, de véhicules et d'opérateur humanoïdes robotisés, et qui vise à rattraper le retard russe en la matière sur ses concurrents américains et asiatiques.
Voir une vidéo de présentation (ici).

TECH : Des drones de transport maritime sur une mer sans hommes.


L’équipe Ocean Blue d’Alesund (Norvège), équipe de R&D de Rolls-Royce, et des chercheurs d'un consortium academique associant plusieurs université finlandaises (Tampere University of Technology, VTT Technical Research Centre de Finland, Åbo Akademi University, Aalto University, University of Turku) et un cluster maritime associant Rolls-Royce, NAPA, Deltamarin, DNVGL et Inmarsat, ont réalisé un ensemble allant de la construction à l'exploitation en passant par la navigation de prototypes de drones de transport maritime (voir annonce).
De tels "navires fantômes" seraient plus sûrs, en assurant une plus grande sécurité aux marins, en faisant accompagner leurs navires par une flotte entièrement autonome, ou même permettre à des capitaines restant à terre de commander à distance leurs cargos depuis un centre de contrôle. Ils seraient également moins chers à la construction et moins polluants. Le but principal reste cependant financier, avec une une économie estimée à 375 milliards de dollars, selon l’entreprise. Ils pourront ainsi être déployés dans des régions inhospitalières telles que la mer Baltique ou pour les ,nouvelles routes du grand nord. 
Si le problème technologique semble en passe d'être résolu, les dimensions humaines et socio-économiques ne le sont pas. Ainsi, es syndicats représentant le million de marins concernés s’opposent à ce projet, d’après le vice-président de l’innovation maritime de l’entreprise, Oskar Levander. De même, les compagnies maritimes, les ports, mais également les assureurs et les organismes de réglementation doutent de la réalisation du projet à court terme. 
Pour Océan Blue, les cargos fantômes seraient complètement chargés de conteneurs. Le pont et les autres systèmes dévolus à l’équipage (habitat, génératrices d'électricité, chauffage et climatisation, eaux courantes et usées, réserve alimentaires et cuisines, etc.) seraient supprimées et remplacés par une quantité plus importante de marchandises, minimisant les les coûts et augmentant les recettes. Ces drones seraient ainsi 5 % plus légers et consommeraient 12 à 15 % en moins de carburant. L'absence d’humains à bord supprime les risques de santé et de sécurité (accidents, tempêtes, piraterie…). 
Rolls-Royce et son consortium se place ainsi dès aujourd'hui en leader dans une compétition maritime à vocation de transport qui pourrait bien bouleverser l’industrie et l'économie maritime.
Voir la galerie de photos des vaisseaux et salles de contrôle du programme "ship intelligence" (ici).