19 mars 2011

SHS : Estime de Soi et réseaux sociaux.

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Une récente étude publiée dans Cyberpsychology, Behavior and Social Networking par Michael Stefanone du département de communication de l'Université d'État de New York à Buffalo, et ses collègues des universités du Texas et de Hawaï, montre que des jeunes femmes qui élaborent leur estime de soi de manière principale à partir de l'apparence partagent plus de photos en ligne sur Facebook et maintiennent de plus grands réseaux sociaux.
Un échantillon de plus de 300 hommes et femmes, de 23 ans en moyenne, a été soumis à un questionnaire mesurant les déterminants du sentiment de valeur personnelle. Différents aspects du comportement internaute ont été analysés, tels que quantité de temps passé à gérer son profil, nombre de photos partagées, taille du réseaux d'amis, promiscuité des comportements, etc.
Michael A. Stefanone, Derek Lackaff, Devan Rosen. Cyberpsychology, Behavior, and Social Networking. January/February 2011, 14(1-2): 41-49. doi:10.1089/cyber.2010.0049.

16 mars 2011

SHS : Faut-il arrêter la survie assistée ?


Faut-il arrêter de maintenir en vie les patients en état végétatif ?

Les patients sans état de conscience sont-ils morts ou souffrent-ils ?
Les soignants accepteraient-ils de survivre dans de tels états dépassés ?
L'état végétatif est-il pire que la mort ?
etc.
Des questions fondamentales que le Journal of Neurology aborde en publiant les résultats d'une enquête d'éthique relatifs à l'état végétatif et à l'état de conscience minimale, soumise à 2 475 médecins et membres du secteur paramédical, à la suite de conférences et de congrès scientifiques et médicaux européens de 2007 à 2009.
Steven Laureys, responsable du Coma Science Group de l'Université de Liège, montre ainsi que  plus des deux tiers des professionnels interrogés jugent acceptable de stopper le traitement (nutrition et hydratation artificielles) des patients plongés dans un état végétatif chronique de plus d'un an, et seulement 28% à acceptent cette mesure lorsqu'elle s'adresse à des patients en état de conscience minimale résiduelle fluctuante, même associée à une incapacité de communiquer leurs pensées, et qui ressentent en outre la douleur physique. La première conclusion est qu'existe une distinction très nette entre état végétatif et état de conscience minimale, nécessitant de disposer de moyens nécessaires pour établir un diagnostic irréfutable. Or, les études actuelles montrent que le diagnostic clinique est probablement erroné dans plus de 30% (voire 40%) des cas. Pourtant, lorsqu'on demande aux soignants s'ils souhaiteraient, eux, être maintenus artificiellement en vie, seuls 18% d'entre eux l'accepteraient s’ils étaient en état végétatif et 33% pour l’état de conscience minimale chronique.
Une telle discordance statistique pourrait trouver son explication dans l'irréversibilité de la mort et, également, par crainte de poursuites judiciaires des familles. Comment alors tolérer du corps médical des orientations ou des décisions qu'il ne s'appliquerait pas à lui-même ? Est-il moral ou éthique de ne pas donner à ses patients ce dont on aimerait bénéficier ? L'éthique médicale n'est-elle pas là impactée de plein fouet ?
L’enquête montre également que les pays méridionaux sont beaucoup plus réticents que les nordiques à l'arrêt des traitements, les convictions religieuses apparaissant ici expliquer cette distinction géographique. De même, on observe une différence entre hommes et femmes, les premiers étant plus favorables à l'arrêt des traitements, comme d'ailleurs le sont plus les jeunes par rapports aux soignants d'un certain âge. Enfin, 80% des personnes jugent que l'état végétatif est pire que la mort pour la famille du patient, et 55% pour le patient lui-même.
Accès à l'article (lien).

14 mars 2011

IA : Une main robotique qui permet de sentir.

La Scuola Superiore Sant’Anna de Pise et l’Università Campus Biomedico di Roma (UCBM) avaient réalisé en 2008 une première mondiale en implantant la première main artificielle contrôlée par les nerfs du receveur. Grâce à ce dispositif, un jeune homme de 27 ans parvenait à apprendre des gestes complexes tels qu'écrire, verser de l'eau et sentir (kinesthésie) pour contrôler un mouvement, avec plus de 85 % de réussite.
Une nouvelle prothèse de main robotique a été développée par la même Sucola Superiore Sant’Anna (ARTS) dans le cadre du projet SmartHand, financé par l’Union européenne et qui regroupe cinq autres pays : Suède (LU, STL), Danemark (AAU), Irlande (TYN), Islande (OSS), Israël (TAU-NST). Cette nouvelle main robotique, dotée de quatre moteurs et d’une quarantaine de microcapteurs, permet aux patients amputés chez lesquels elle a été testée d’écrire, de mélanger et de verser de l’eau et de mettre en oeuvre des gestes beaucoup plus fins et précis que le premier prototype. lLs doigts artificiels sont également capables en retour de reconnaitre différentes textures. La prothèse est implantée sur le moignon avec des électrodes reliées aux muscles résiduels. Ceux-ci génèrent des signaux mio-électriques interprétés par le dispositif pour déclencher et adapter les mouvements. 
La commercialisation du dispositif devrait débuter d'ici 2013 pour moins de 100 dollars, alors que les prothèses actuelles coûtent au minimum 20 000 dollars. Cette robotique prothétique low-cost permet d'envisager un développement et une distribution généralisée, accessible notamment aux démunis et aux pays en voie de développement avec des aides plus favorables que celles d'aujourd'hui.