17 octobre 2010

SHS : l'empathie, l'émotion d'autrui à partager.

L'empathie, c'est une double aptitude :
capacité à s'attrister et à se réjouir, pour et avec autrui ;
capacité à ressentir et à comprendre les expériences affectives d'autrui.
"On distingue ainsi l'empathie émotionnelle, qui fait référence à la tendance qu'a un sujet à ressentir une émotion identique à celle d'autrui, et l'empathie cognitive, qui fait référence à des processus permettant au sujet de se distinguer d'autrui, d'adopter sa perspective et de lui attribuer des pensées et des émotions", explique Francis Eustache, neuropsychologue et directeur d'études à l'Ecole pratique des hautes études.
L'empathie est de plus associée au fait de ressentir une motivation orientée par le bien-être d'autrui, la sympathie.
Or "Notre société insiste de plus en plus sur l'idéologie du chacun pour soi, explique Frans de Waal, spécialiste des primates et professeur de psychologie à Atlanta, aux Etats-Unis. La nature est dépeinte comme un combat pour la vie et la société est supposée la copier." Pour l'éthologue, cette analyse est en partie erronée. "Mon argument principal, c'est que l'empathie et la solidarité sont des caractéristiques anciennes des mammifères qui ont permis aux primates de construire des sociétés complexes. Et nos sociétés seraient bien inspirées de les développer."
Dans son ouvrage "L'Age de l'empathie, leçons de la nature pour une société solidaire (éd. Les liens qui libèrent, 2009)", il donne de nombreux exemples chez les mammifères. "Beaucoup d'animaux survivent non pas en s'éliminant les uns les autres, mais en coopérant et en partageant". écrit-il. L'empathie est "une part de notre héritage aussi ancienne que la lignée des mammifères" qui s'est construite et consolidée autour du soin aux petits et s'est répandue aux autres relations sociales.
Bien loin des codes et usages du "chacun pour soi", de la culture de compétition", et "si la société faisait fausse route, si l'espèce humaine devait sa survie autant à l'entraide qu'à la loi du plus fort ?" s'interroge la journaliste Martine Laronche, ... "il serait bon d'y regarder d'un peu plus près".
Ref.: L'empathie, ce n'est pas une maladie : Stop à l'indifférence. Cultivons notre empathie ! : LE MONDE du 16 octobre 2010 - par Martine Laronche.