Une étude de l'Université de Toronto et du Samuel Lunenfeld Research Institute du Mount Sinai Hospital a permis de découvrir un lien moléculaire entre l'intelligence et la curiosité. Ce travail met en évidence l'interaction de deux protéines dans le gyrus denté. Il s'agit de l'une des trois parties de l'hippocampe, connu pour jouer un rôle important dans la mémoire et la navigation spatiale.
Le capteur calcique neuronal-1 NCS-1, protéine connue pour affecter la mémoire des lombrics et liée chez les humains aux troubles bipolaires ou la schizophrénie, a été augmenté de 1,5 fois dans le gyrus denté de souris. Cette modeste surdose augmente la capacité des cellules du cerveau à changer leur façon de communiquer entre elles et donne aux souris une capacité de mémoire amplifiée pour des tâches complexes, ainsi qu'un accroissement significatif au comportement exploratoire. Par cette expérience, les chercheurs pensent avoir découvert la région du cerveau générant la curiosité et un modèle pour la façon dont l'activité cérébrale conduit à la curiosité.
Les chercheurs ont également observé que la curiosité et la mémoire spatiale ont été affaiblies lorsqu'un médicament, développé au Mount Sinai Hospital, a été injecté. Ce médicament empêche la protéine de NCS-1 de se connecter aux récepteurs dopaminergiques de type-2 situés dans le gyrus denté.
Ces travaux pourraient aboutir, à moyen terme, à l'élaboration de thérapies cognitives et à la conception de médicaments améliorant la cognition chez l'homme. Toutefois, aucune preuve à ce jour ne permet d'affirmer que favoriser la curiosité devrait favoriser l'intelligence et vice versa.
Cette étude a été publiée dans le journal Neuron le 10 septembre 2009.
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