23 octobre 2009

BIO : Vers les rétines artificielles.


La rétine artificielle en bonne voie
Un article sur le site Physorg.com fait le point sur l’état d’avancement du Artificial Retina Project, piloté par le DOE (Department of Energy), le CEA états-unien. C’est le programme le plus avancé en matière d’œil bionique.
Voir l'article ici et deux vidéos ici et ici.
Le papier rappelle que leur premier prototype de rétine artificielle, Argus One, a été testé à partir de 2002 sur 6 volontaire. Dont Terry Byland (photo). Elle comportait seulement 16 pixels, mais a néanmoins permis de tester les grandes lignes du concept tout en apportant un petit peu de lumière à des personnes plongées dans le noir, du fait d’une dégénérescence rétinienne. Elles ont pu à nouveau repérer portes et fenêtres, éviter des obstacles majeurs, et même lire des caractères de 30 cm de haut.
Le second prototype, Argus II, comporte 60 pixels mais est plus compact. Il a été testé depuis 2007 sur 17 volontaires, dont au moins un en France à ma connaissance, implanté au début 2008 par le Pr José-Alain Sahel, directeur scientifique de l’Institut de la Vision (Hôpital des Quinze-Vingt, Paris), entre autres. Les progrès obtenus seraient très encourageants. Les patients pourraient suivre un trait sur le sol, voir une porte à 6 mètres de distance.
Quelques détails sont donnés sur le troisième prototype, qui est bien avancé et dont les premiers essais cliniques sont prévus pour 2011. Encore plus discret, il offre une définition de « plus de 200 pixels ». Et l’on annonce déjà un objectif à plus long terme de 1000 pixels.
On le voit, la high-tech n’est pas loin de pouvoir rendre un peu de vue à certains aveugles. D’autant que l’on explore actuellement une demi-douzaine d’approches différentes pour obtenir ce résultat. Outre l’œil bionique, on travaille sur des hypothèses dites cellulaires (injection de cellules souches), génétiques (injection d’un gène corrigeant la déficience à l’origine de la cécité), protéiniques&hellip.
Un chercheur suisse a même présenté il y a peu une solution tout à fait surprenante. Botond Roska, du Friedrich Miescher Institute for Biomedical Research de Bâle, a introduit dans la rétine d’une souris aveugle, à l’aide d’un virus, une protéine (dite channelrhodopsin) qui a transformé en photorécepteurs des neurones dits « bipolaires », dont le rôle habituel est tout autre, puisqu’ils jouent plutôt les intermédiaires. Ce bricolage a permis à la souris de revoir un peu. Une raison de plus d’être optimiste.
La technologie est en passe de rendre la vue aux aveugles, aux limites du prix à payer : il y a déjà 50 millions d’être humains aveugles dans le monde, victimes d’une banale cataracte (opacification du cristallin), qui pourraient recouvrer la vue s’ils pouvaient s’offrir une opération banale dans les pays occidentaux.
(Via Aïe ! tech.)

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