Les neurones-miroirs s'activeraient quand on effectue un geste, mais aussi quand on observe quelqu'un exécuter la même action. Ces neurones pourraient expliquer l'empathie et l'aptitude à se mettre à la place d'autrui. Ils n'avaient jusqu'alors été mis en évidence que chez le singe, il y a une quinzaine d'année.
A partir de l'exploration par électrodes profondes chez des patients épileptiques, destinées à rechercher les foyers épileptiques, Roy Mukamel et Arne Ekstrom (du département de neurochirurgie), Jonas Kaplan et Marco Iacoboni (du centre de neuro-imagerie) de la David Geffen School of Medicine de l'Université de Californie (USA), et leur collègue Itzhak Fried de l'unité de neurochirurgie fonctionnelle de la Sackler School of Medicine de Tel Aviv (Israel), ont analysé l'activité de 1177 neurones en demandant aux patients soit d'observer une personne, soit d'exécuter eux-mêmes les actions observées. Une proportion significative de neurones a réagi dans les deux situations : il s'agit de neurones-miroirs.
La multiplicité des réponses observées et les différences de localisations suggère, chez l'homme, l'existence de plusieurs systèmes de neurones-miroirs offrant une possible modulation et une richesse d'intégration des informations reçues et du comportement à adopter en empathie.
Si les critiques des psychologues s'élèvent contre l'explication de l'empathie par de seuls neurones-miroirs, explication jugée trop simpliste, au profit d'une vision qui intègrerait le raisonnement et l'expérience émotionnelle personnelle, on peut admettre un niveau neurobiologique de base, servant de support à un traitement des informations émotionnelles beaucoup plus complexe.
cf : R. Mukamel et al., Single-neuron responses in humans during execution and observation of actions, Current Biology, vol. 20, doi:10.1016/j.cub.2010.02.045.
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