En effet, sous l’action des antibiotiques, la plupart des bactéries sensibles sont éliminées mais certaines peuvent survivre et s’adaptent alors en sélectionnant des gènes de résistance, en les fabriquant par mutation, ou en les acquérant à partir d'autres bactéries.
L’usage étendu des antibiotiques a provoqué l’émergence de souches résistantes, rendant ainsi les antibiotiques inefficaces. Ces bactéries peuvent être multirésistantes et posent de réels problèmes thérapeutiques. On considère actuellement que 25.000 personnes décèdent chaque année d'une infection bactérienne multirésistante en Europe et 700.000 dans le monde.
Selon un récent rapport d’un groupe d’experts internationaux réalisé à la demande du gouvernement britannique et présidé par l'économiste Jim O'Neil, la résistance aux antibiotiques devrait causer 10 millions de morts par an dans le monde en 2050 (plus de 15% d'augmentation), plus de 390.000 personnes par an en Europe et de 317 000 personnes par an aux Etats-Unis.
Le rapport constate que la consommation mondiale d’antibiotiques chez l’homme a augmenté de quelque 40 % entre 2000 et 2010 et qu'un nombre croissant de bactéries montrent de nouvelles résistance aux antibiotiques. C'est ainsi le cas de "Klebsiella pneumonia" qui provoque des infections des voies respiratoires, de "E.coli", bactérie intestinale, et du staphylocoque "Aureus".
Quant à l'impact économique, il risque d'être considérable : 3 % du produit mondial brut, soit environ 2 300 milliards de dollars par an (équivalent au PIB de l'Italie).
Si ce scenario-catastrophe se réalisait, les décès liés à la résistance aux antibiotiques deviendraient la première cause de mortalité dans le monde au milieu de ce siècle, devant les maladies cardio-vasculaires (8 millions de morts par an), le cancer (8,2 millions), la pollution (4,4 millions), le diabète (1,5 million), les maladies diarrhéiques (1,4 million) ou les accidents de la route (1,2 million).
(Voir le Rapport).
(Voir le Rapport).
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