Accéder au classement en cliquant sur l'image.
La revue Les Echos vient de publier un bilan de la recherche mondiale, qui se révèle inquiétant pour les universités Françaises.
Cette étude, conduite par le CNRS, est encore plus mitigée que le célèbre classement de Shanghaï. La suprématie américaine est incontestable puisque les Etats-Unis ont produit l'an passé à eux seuls autant de connaissance que les quatre pays suivants réunis : Angleterre, Allemagne, Japon et France (voir le classement).
Pire encore pour notre pays, la créativité scientifique française navigue au-delà du vingtième rang mondial, loin derrière les Américains, les Anglais ou les Suisses.
Pour le CNRS, seules six universités françaises atteignent le niveau d'excellence mondiale, selon le critère des articles scientifiques publiés : Paris VI (104e rang mondial), Paris XI (132e), Strasbourg-I (164e), puis Paris VII, Lyon-I, Grenoble-I. Bordeaux I est au 12e national (494e mondial), talonnée par Bordeaux 2 (13e rang national, 529e mondial).
Les écoles normales supérieures de Paris (365e) et Lyon (602e), sans brio, tirent nénamoins leur épingle du jeu, alors que les grandes écoles sont dans des rangs catastrophiques, sauf Polytechnique (8e rang national, 363e mondial). L'école suivante est en effet au delà des universités ou des ENS : Ecole des mines de Paris (au 1302e rang), ENS de Chimie (1908e), Ecole Centrale (2097e) et Sup Télécom Paris (2896e).
Dans un entretien donné au journal L'Expansion, le professeur Philippe Aghion, professeur d'économie à Harvard (meilleure université du monde selon le classement du CNRS et selon celui de Shanghaï), propose au moins deux raisons au retard de la France (accès à l'article de l'Expension) :
1 - Le financement (voir le tableau financier) : « La France ne consacre que 1,7% du PIB à l'enseignement supérieur, contre 3% aux Etats-Unis. Il faudrait augmenter les financements des universités d'au moins un point de PIB. Il conviendrait aussi d'y adjoindre des financements privés, ainsi que des droits d'entrée, avec un système intelligent de bourses. ».
2 - La tutelle de l'Etat : Philipp Aghian déplore que les universités françaises ne puissent choisir leurs chercheurs et qu’elles n’aient aucune maîtrise du budget.
Une seule solution : revoir le mode de gouvernance des universités françaises.
Ceci s'accompagnera alors de la fin de la gratuité des études supérieures et de la probable séparation entre des universités d'excellence en recherche et des universités d'excellence en formation, les deux n'étant pour certains plus compatibles.
Mais la mutation est-elle possible avec un corps enseignant surchargé, sous payé, fatigué et méprisé par les politiques, des enjeux pédagogiques de masse et des charges administratives sclérosantes de plus en plus nombreuses sous la houlette d'une mammouth de plus en plus pesant ?
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