Le conseil européen affichait en 2000 l'objectif de faire de l’Europe “l’économie de connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du Monde”.
Cette stratégie de Lisbonne, véritable engagement européen vers l’avenir, s’accompagnait d’objectifs précis, dont la volonté de développer la recherche et développement (R&D), décrite comme seule source d’innovation et de croissance sur le long terme. La stratégie de Lisbonne a été développée au cours de plusieurs Conseils européens postérieurs et repose sur trois piliers :
Un pilier économique qui vise à transformer l'économie européenne en une économie compétitive, dynamique et fondée sur la connaissance.
Un pilier social qui doit permettre de moderniser le modèle social européen grâce à l'investissement dans les ressources humaines et à la lutte contre l'exclusion sociale.
Un pilier environnemental, ajouté lors du Conseil européen de Göteborg en juin 2001, qui attire l'attention sur le fait que la croissance économique doit être dissociée de l'utilisation des ressources naturelles.
Cet objectif était chiffré : les états s'engageaient à atteindre en 2010 un taux d'investissement -public et privé- total dans la R&D égal à 3% du PIB européen (objectif dit de Barcelone) et un taux d'emploi de 70% (proportion de la population européenne en âge de travailler qui occupe un emploi).
Cette règle unanime des 3% était jugée comme largement accessible en comparaison des autres pays développés. L'espoir était au rendez-vous, le développement scientifique était programmé, et d'ailleurs réaffirmé en 2005 par le Conseil Européen (chapitre 11 du rapport de mars 2005).
Même si la stratégie de Lisbonne a été revue à la baisse par les Etats, il convient de regarder les dépenses de R&D de manière relative entre eux. Ainsi la France se situait en 1993 au 5e rang mondial en pourcentage de la richesse nationale consacré à la recherche. Le rapport annuel de la société Battelle montre que le pourcentage de dépenses en R&D de la France est descendu sous la barre symbolique des 2% depuis 2010 (2% en 2009, 1,9% en 2010, 1,9% en 2011). La France se retrouve en 6ème place en valeur absolue dans le classement mondial en termes d’investissement en R&D pour 2011, alors qu'elle était encore 5ème en 2009. Elle se retrouve surtout mal placée en investissement relatif au PIB, bien loin des 3%, et 13ème derrière Israel (4,2%), le Japon et la Suède (3,3%), la Finlande (3,1%), la Corée du Sud (3%), les Etats-Unis (2,7%), l'Autriche (2,5%), le Dannemark (2,4%), l'Allemagne, Taiwan, la Suisse, l'Islande et Singapour (2,3%).
Bien entendu, toutes les bonnes raisons et justifications des politiques en charge sont au rendez-vous ! reste que la recherche française s'appauvrit, loin des engagements et du but fixé des 3%.
Voir le rapport Battelle 2009.
Voir le rapport Battelle 2011.
Voir l'ensemble des tableaux de la R&D en Europe/OCDE.
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