Il est considéré comme une substance nuisible et polluante, conséquences du gaspillage anthropique des ressources naturelles. Responsable des trois quarts des conséquences de l'effet de serre et du réchauffement climatique, le CO2 est l'objet de toutes les guerres écologiques.
Pour tenter de régler le problème, ou pour le moins de le limiter, les nations s'organisent dans deux directions : minimiser la production de CO2, et c'est le cas de l'Europe qui représente 10 % des émissions mondiales de CO2. Elle a annoncé, le 6 mars 2015, lors de la conférence de Paris sur le Climat, son engagement de réduire ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030 d'au moins 40 % par rapport à 1990. Les États-Unis, qui représentent 12 % des émissions mondiales, ont annoncé leur intention de les réduire de 26 à 28 % en 2025 par rapport à leur niveau de 2005. La Chine, responsable de plus du quart des émissions, s’est engagée pour sa part à les stabiliser en 2030. L'effort est bien mince mais encourageant puisque, il y a deux semaines l’Agence internationale de l’énergie a annoncé que les émissions mondiales de CO2 liées à l’utilisation de l’énergie s’étaient stabilisées en 2014 alors que la croissance mondiale augmenter de 3 %. Il est donc possible, selon l’AIE, que nous soyons au début du découplage entre croissance économique et émissions de CO2.
Autre piste favorisant ce découplage global, l'Union internationale de conservation de la nature (UICN) a annoncé il y a quelques jours qu'une quinzaine de pays avaient pris l’engagement à Bonn (Allemagne) de restaurer plus de 60 millions d’hectares de forêts, pour atteindre 150 millions d’hectares à l’horizon 2020. On sait en effet que les arbres absorbent et piègent le CO2 pour fabriquer du bois. Les forêts sont donc des immenses pièges à CO2, mais également d'immenses réserves de cette substances que certains commencent à penser à valoriser. Pour donner une idée du processus de captation, les forêts absorbent actuellement plus de 20 % des émissions humaines CO2, soit entre 4 et 12 tonnes de CO2 selon les espèces par hectare de forêt dense.
Mais la replantation n'est pas une solution uniquement écologique. Elle est aujourd'hui pour certains considérée comme un moyen de stockage pour le futur industriel, alors que le CO2 commence tout juste à être lui-même considéré comme un futur moyen d'innovation et de richesse. Il fait en effet l'objet de toutes les attentions pour les propriétés liées à son recyclage industriel et à sa valorisation de plus en plus efficace.
Une équipe de l'Université de Harvard a annoncé, début février qu’il était possible de produire du carburant uniquement à partir d’eau, de CO2 et d'énergie solaire (Lien Ici). La méthode consiste d'abord à briser des molécules d’eau pour en libérer l’hydrogène en utilisant l’électricité solaire et un catalyseur à base de cobalt, puis à transformer cet hydrogène ainsi obtenu en carburant à base d'alcool isopropylique (alcool à friction). Ce carburant liquide est plus facile à manipuler, à stocker et à transporter et assure un niveau de sécurité permettant de laisser rapidement envisager la substitution de l'hydrogène comme carburant futur.
Le laboratoire américain de recherche navale (NRL) a quant à lui développé une technologie permettant à un modèle réduit d'avion de voler uniquement avec du carburant produit à partir du CO2 et de l'hydrogène connus dans l'eau de mer (Lien Ici). Le procédé repose sur un processus d'électrolyse qui permet leur transformation en un hydrocarbure proche du kérosène qui peut-être utilisé directement dans les moteurs de navires et d'avions actuels. le but est de permettre à la Marine de produire son propre carburant à partir du CO2 à l’horizon 2025.
En France, le CEA et le CNRS travaillent sur des enzymes bactériennes qui transforment naturellement le CO2 en acide formique, qui est un composé à forte valeur énergétique (Lien Ici).
On est donc peut-être en train d'assister également à la transformation du statut du CO2 de mal polluant en nouveau moteur potentiel très prometteur d'innovation et de richesse. Et les meilleurs stocks de CO2 pour cette nouvelle économie potentielle, ce sont les arbres ...
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