Alors que le ministre français de l'environnement (ministre de la transition écologique et solidaire) appelle, dans une tribune publiée ce mercredi 2 août 2017 sur le site du Journal Le Monde, les citoyens à un "sursaut" pour la planète, l'humanité a franchit, sans réellement s'en préoccuper, le "Jour du dépassement".
C'est à partir de cette date que l'ONG Global Footprint Network (Oakland, Californie, USA) a déterminé que l'humanité vit "à crédit" en ce qui concerne les ressources de la Terre.
Le "jour du dépassement de la Terre" est chaque année calculé sur la base de quelque 15000 paramètres économiques et environnementaux fournies par les Nations Unies. Ainsi, la comparaison entre empreinte écologique de l’homme, exploitation des ressources naturelles, biocapacité de la Terre à absorber les gaz à effet de serre et reconstituer les ressources dépensées, montre aujourd'hui une dette cumulative de plus de 70% par an. Et celle dette augmente tous les ans selon une logique exponentielle.
Le jour du dépassement de la Terre intervient donc tous les ans de plus en plus tôt.
Les causes sont notamment celles d'une incohérence des constantes de temps. Le temps économique est de plus en plus bref, appelé en cela à la performance par les gestionnaires, manageurs, commerçants et autres apôtres de la performance marchande. C'est oublier que les temps biologiques, géologiques et écologiques restent les mêmes, immensément longs, sans réelle possibilité de comparaison.
L'homme coupe ainsi les arbres à un rythme nettement plus élevé que celui de leur croissance, que l'on ne sait pas biologiquement accélérer. Il prélève plus de poisson qu'il ne peut s'en reproduire naturellement et qu'on ne sait en élever de manière compensatoire. Il rejette d'avantage de carbone que les forêts et océans ne peuvent en absorber, sans aucune solution connue ou pouvant être raisonnablement mise en œuvre, et ainsi de suite.
Aujourd'hui, il faudrait 1,7 Terre par an pour répondre aux besoins économiques de l'humanité et aux ambitions toujours plus élevées des compagnies maritimes, aériennes, ferroviaire , automobiles, à ceux de leurs usagers, aux ambitions économiques des firmes industrielles, bancaires, commerciales et de communication, et aux besoins de consommateurs de plus en plus exigeants qui ne voient pas pourquoi, eux, devraient se priver face au luxe toujours plus insensé de la vie des riches de plus en plus riches.
Les conséquences de cette situation de surconsommation effrénée sont, pèle mêle selon l'ONG, une crise de l'eau avec l'acidification des océans et la pénuries en eau potable, une crise de la terre avec l'érosion des sols et l'accumulation des déchets,
une crise du vivant avec la déforestation et le déclin de la biodiversité, une crise de l'atmosphère avec l'élévation de la concentration de CO2 et le phénomène le Niño, etc.
Face à cette catastrophe annoncée dans l'indifférence générale, les réfugiés se pressent aux portes des nations et grandes puissances qui s'arment et perfectionnent leurs moyens de sécurité, de défense, mais aussi de conquête des territoires, espaces maritimes et autes lieux terrestres de ressources résiduelles. La course à l'armement accompagne celle de la conquête spatiale ; il faudra bien chercher des ressources ailleurs ... ou s'en aller.
Dans ce paysage noir, la technologie devient première et, phénomène nouveau, s'impose à l'économie alors qu'elle lui était jusqu'ici secondaire. Selon le ministre, "la transition écologique est en train de faire ses preuves" avec des énergies renouvelables de moins en moins chères et leur production de plus en plus performante, vers "un avenir sans énergies fossiles". Le monde du transport va "tripler l’offre de véhicules électriques d’ici à 2020". La biodiversité est aujourd'hui protégée par la Loi "et l’agriculture biologique décolle".
Si, selon le ministre, "de nouveaux choix de société sont en train de naître", accompagnés d'une prise de conscience nécessitant et menant à "une détermination politique" sans concession, c'est au niveau international que le problème se pose de manière critique, avec des grandes puissances qui ne jouent pas et ne joueront probablement pas, on le sait aujourd'hui, le jeu de la solidarité, et des peuples en devenir qui ne comprendraient pas qu'on leur interdise ce que l'occident s'est autorisé lui-même depuis des siècles en menant l'humanité dans cet impasse. Il faudra bien en sortir ... par la mort et ce n'est pas gai pour le futur de l'humanité, par la décroissance et c'est un combat perdu d'avance sauf pour quelques illuminés du retour à la campagne, ou par la science et la technologie, et il serait temps, Mister M, d'y "mettre le paquet!".
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