Sébastien Bohler, de Cerveau et Psycho, présente le 24 avril 2010 une amnésie caractéristique : l'amnésie du destinataire. A partir des travaux de Nigel Gopie et Colin MacLeod de l'Institut Rotman de Toronto, publiés dans Psychological Science (vol. 20, p. 1492, 2010), il signale que l'on se rappelle plus facilement qui nous a dit quelque chose, qu'à qui nous avons annoncé telle ou telle nouvelle.
Les atteintes normales du souvenir peuvent avoir plusieurs caractéristiques. Amnésie de la mémoire épisodique : on ne se rappelle plus où l'on a posé quelque chose ; Amnésie de source (de l'information) : on oublie qui nous a dit quelque chose de particulier ; Amnésie du destinataire : on ne se rappelle plus à qui l'on a transmis une information.
L'amnésie du destinataire est plus fréquente que l'amnésie de source. On se rappelle plus aisément qui nous a dit quelque chose, qu'à qui on a dit cette chose.
D'après les auteurs, une personne qui parle à une autre se concentre sur ce qu'elle dit et prête de ce fait beaucoup moins attention à l'environnement immédiat, qu'il s'agisse de l'endroit où elle se trouve, ou de la personne qui lui accorde son attention. C'est le contraire lorsqu'on reçoit une information : on est par la force des choses tourné vers l'extérieur, prêt à capter des détails de l'environnement et de l'interlocuteur.
Gopie et MacLeod ont fait raconter à des sujets des histoires personnelles. Focalisés sur leur ego, ils ne retiennent presque rien de leur auditeur.
Solution : utiliser une méthode simple pour moins négliger son auditoire, appeler l'interlocuteur par son nom avant de commencer l'histoire afin de provoque une «refocalisation» de l'attention, de sorte que le locuteur ne reste pas entièrement concentré sur lui même ... Les amnésies de destinataire seraient alors moins fréquentes.
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