30 juin 2012

DIV : Vieillir un peu moins vite.

Dans la nuit du samedi 30 au dimanche 31 juillet 2012, toutes les horloges devront ajouter une "seconde intercalaire" à "presque deux heures du matin".
Pourquoi "presque", en fait parce que une seconde avant deux heures du matin, il sera exactement deux secondes avant minuit.
Explication : La Terre a pris son temps, et une diminution de sa vitesse de rotation oblige à recaler les horloges. Donc, samedi à exactement 23h59min59s en Temps Universel (nous sommes à TU+2 en France), il faudra attendre deux secondes avant de passer au 00h00min00s TU. La dernière minute aura alors duré 61 secondes!  Les horloges du monde entier devront donc afficher 23h59min59s TU, puis 23h59min60s TU, puis 2h00min00s TU.
Deux questions :
Plus la terre vieillit, moins elle tourne vite, et donc plus son son horloge jour/nuit ralentit. Or nous savons depuis les premiers travaux de chronobiologie, que notre (nos) propre(s) horloge(s) interne(s) se synchronise(nt) sur ce nychthémère. Nous sommes nous-mêmes des éléments constitutifs de la terre ; nous gagnons du temps par rapport à un temps absolu (!) repéré par des horloges atomiques qui, soit dit en passant, doivent donc nous paraitre s'accélérer. Vieillissons nous donc moins vite avec le temps ?
Quelle est donc l'essence de cette seconde en plus (en trop ?). Nous ne vieillissons conventionnement que d'une seconde en deux secondes. Une seconde, ça va, ça passe inaperçu ... Mais imaginons qu'il s'agisse d'une heure, d'un jour, voire de plusieurs comme ce fut le cas en 1582 au passage du calendrier julien au calendrier grégorien, et où le 15 octobre fut immédiatement suivi du 4 octobre.
Peut-on considérer que les gens rajeunissent, alors que leur coeur continue de battre, que leurs rythmes cérébraux poursuivent leurs écoulement, que le sommeil revient régulièrement et que les enfants continuent de grandir ?
Cette expérience met en évidence deux caractéristiques de notre temps biologique : c'est bien le temps social qui découle du temps physiologique, malgré les conventions et les études de l'Observatoire de Paris ; nous sommes dépendants de notre planète, et c'est elle qui rythme notre propre temps. La dernière seconde rajoutée l'a été le 31 décembre 2008, et ce soir, ce sera seulement la 25e fois qu'on rajoute une seconde au temps universel depuis l'instauration de ce système.
La convention ne fait pas l'unanimité, et si aucune fusée ne sera lancée pour cette cause pendant cette période. Certains pays souhaitent l'abolition de cette seconde intercalaire, perturbatrice et source d'erreurs. L'administration américaine de gestion du système de géolocalisation par satellites GPS a déjà fait savoir qu'elle entendait ne se rapporter qu'à l'horloge atomique, sans tenir compte des ajouts irréguliers, en compensant les secondes manquantes ultérieurement par décalage du signal émis et envoyé au sol. Une autre façon de freiner le temps.
 Si vous êtes dehors entre deux heures moins une et deux heures cette nuit, n'oubliez pas de regarder le ciel, et vous le verrez peut-être défiler tout d'un coup deux fois plus vite devant vos yeux ... à moins que ce ne soient eux qui vous jouent des tours !
Communiqué de l'Observatoire de Paris (lien).

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