01 février 2013

SHS-BIO : Dépression et cognition.

On sait que le stress entraîne une libération rapide d'hormones glucocorticoïdes, la corticostérone chez les rongeurs ou le cortisol chez l'homme. Cette hormone permet de moduler l'expression de plusieurs gènes afin d'adapter le comportement à ces perturbations.
Mais une équipe du CNRS, dirigée par Jacques Barick, s'est penchée sur les mécanismes qui transforment le stress chronique en  dépression et en troubles psychiatriques du comportement.
L'hypothèse de départ des chercheurs était que  le déclenchement de l'état dépressif, sous l'effet du stress prolongé, impliquait à la fois l'hormone du stress et les neurones dopaminergiques contrôlant l'émission de ce neurotransmetteur jouant un rôle important dans l'humeur.
Afin de vérifier cette hypothèse, les chercheurs ont exposé un groupe de souris à des attaques répétées par certaines de leurs congénères. Ils ont alors pu observer qu'après une semaine, les souris agressées présentaient à la fois des signes d'anxiété et des troubles sociaux et qu'elles fuyaient le contact avec les autres souris de leur groupe.
Cette expérience a ensuite été reproduite avec d'autres souris dépourvues de récepteurs de la corticostérone. Dans ce cas, les souris deviennent également anxieuses à la suite des agressions mais ne développent pas de phobie sociale et présentent une bien plus grande résistance au stress.
Les chercheurs ont constaté que, chez les souris dépourvues du récepteur de la corticostérone, la libération de dopamine, qui accompagne la réponse à une agression, était fortement diminuée.
En bloquant l'activité des neurones producteurs de dopamine, les chercheurs ont alors montré que c'était bien cette libération de dopamine qui était à l'origine de la phobie sociale des souris car, dans ce cas, chez les souris agressées, l'intérêt pour leurs congénères était rétabli.
Cette étude confirme et éclaircit le rôle majeur de l'hormone du stress dans l'apparition d'une phobie sociale provoquée par un stress chronique. Mais plus largement encore, ces travaux précisent de manière très intéressante les mécanismes neurobiologiques à l'oeuvre dans le déclenchement de la dépression. Ces résultats devraient déboucher sur de nouvelles voies de recherche thérapeutiques dans le traitement de la dépression.
On comprend mieux l'enjeu de ces recherches quand on sait que le nombre de personnes dépressives a été multuplié par 10 depuis un demi-siècle et qu'il y aurait en France environ trois millions de personnes dépressives et 1,2 million de personnes faisant l'objet d'un suivi psychiatrique.
Relai d'article rédigé par Georges Simmonds pour RT Flash
Science

2 commentaires:

Aux Truies a dit…

il est clair que depuis qu'on a inventé la dépression et surtout ses traitements à vendre ... il y a de plus en plus de dépressifs ! il en va de même pour la bipolarité ou l'hyper-activité des têtes blondes ! d'ailleurs on n'arrête pas plus le progrès que la création de nouvelles maladies psychiatriques mais alors qu'attendons-nous pour créer "psychiatres sans frontières" car les camps de réfugiés doivent grouiller de dépressifs ! peut-être qu'ils aient un pouvoir d'achat ?

Aux Truies a dit…

http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4607568