15 mai 2014

iA -SHS : Le poids écologique de l'Internet.

Au lieu de lire ce message, pensez à l'environnement !!!

L'ADEME est l'organisme officiel français, créé en 1991, ayant pour mission la protection de l'environnement et la maîtrise de l'énergie en ce qui concerne les déchets, la pollution des sols, le transport, la qualité de l’air, le bruit, la qualité environnementale, l'efficacité énergétique et les énergies renouvelables. Pour cela, l'ADEME s'appuie sur des expertises scientifiques et techniques pour proposer des conseil et accompagner les décideurs, et pour inciter et faciliter les choix favorisant des solutions respectueuses de l'environnement et les bonnes pratiques environnementales (site officiel de l'ADEME). 
Elle édite notamment le site "Réduisons vite nos déchets, ça déborde" (ici).
Depuis quelques années, l'ADEME s'est intéressée au prix écologique des TIC. Ainsi, elle propose un dossier "écocitoyens" sur la réduction de l'impact des usages de l'Internet et des courriels (ici) ou sur celui de l'usage des téléphones portables (ici).

L'ADEME a produit, avec la société "Bio Intelligence Service" une série d'études objectives de l'impact environnemental des usages quotidiens des TIC. Ce travail avait été relayé sur ce blog (lien interne) et a fait l'objet d'une nouvelle publication de sensibilisation en février 2014 (lien ici).
En mesurant l'impact de trois usages des TIC (mail, consultation, stockage) en termes d'émission de gaz à effet de serre (en équivalent CO2), d'épuisement potentiel des métaux (en équivalent fer) et d'épuisement potentiel de ressources fossiles (en équivalent pétrole), en prenant en compte la fabrication du matériel informatique (ordinateurs, disques et data centers), son usage, et la fin de vie des équipements, l'ADEME arrive à des conclusions inquiétantes (bilan ici).
Ainsi, le prix écologique de l'envoi d'un mail à une ou plusieurs personne, avec ou sans pièce jointe, celui des clics et des consultations Web telles qu'on peut les faire sans y penser en recherche documentaire, en jeu en ligne, ou en musardant simplement sur la toile, est quantifié et montre combien des quantités effarantes de tonnes CO2 par an sont ainsi dépensées dans le monde. Le "pompon" reviendrait aux clefs USB et aux connexions entre ordinateurs et clefs USB qui dépensent une quantité surprenante d'énergie. 
Toutes proportions gardées, et selon les statistiques de l'ADEME appliquées à l'ENSC,  une diminution de 10% de courriels de 10 Mo au sein de l'école, c'est à dire pour à peu près 200 personnes, permettrait de gagner plus de 15 tonnes équivalent CO2 par an, c'est-à-dire l'équivalent d'environ trente traversées aériennes transatlantiques. 

De nombreux rapports internationaux commencent à poser très sérieusement la question de l'impact des TIC sur l'environnement. Selon certains d'entre-eux, le numérique va faire exploser la consommation d'énergie mondiale dans la prochaine décennie avec à minima 4% de cette énergie, et selon certains jusqu'au double prévu d'ici à 2020.  
Au plan mondial, le film documentaire "Internet, la pollution cachée" (à voir ici), présenté en 2013 au festival international du film scientifique Pariscience, montre comment sans qu'on le sache vraiment des millions de kilomètres de cuivre ou de fibres optiques transportent les mails, les images et les musiques vers des milliers de data centers. Il révèle la face cachée de l'industrie silencieuse de l'Internet. Ainsi, d'après les réalisateurs du film, un mail envoyé entre deux voisins immédiats parcourt-il en moyenne 15.000 km alors qu'en une heure transiteraient quelque dix milliards d’emails dans le monde, pour une consommation d'à peu près 15 centrales nucléaires. Le stockage dans les data centers nécessite des quantités colossales d'énergie de refroidissement. Et les spécialistes commencent à s'inquiéter du boum du commerce en ligne qui produit beaucoup d’octets, comme d'ailleurs la publicité ciblée à laquelle on ne prête que peu d'attention et qui pourtant vient probablement imprimer sa trace infraconsciente dans le cerveau de l'internaute.
Sans revenir sur l'utilité évidente des TIC dans la lutte contre le changement climatique (surveillance satellitaire, télémédecine, rationalisation du travail et des déplacements, etc.) telle que peuvent le montrer des études internationales (voir par exemple ici), ni sur l'intérêt dans l'éducation et pour la culture de la jeunesse et des peuples, on ne peut que prendre conscience de la trace écologique très significative d'un usage facile et non raisonné de l'Internet, du mail et du Web, en incitant chacun de nous à diminuer ses connexions, ses clics et ses envois pour le bien de la planète. Voici par exemple de quoi reposer rationnellement l'intérêt des supports et des bibliothèques traditionnelles, ou de l'écriture et de la prise de note traditionnelles, dans un contexte qui n'est pas aussi simple qu'il apparaît, ou qu'on voudrait nous le faire croire.

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