Phénomène physiologique réflexe, le bâillement est souvent associé à l'ennui ou à la fatigue. Il provoque une profonde respiration.
Chacun d'entre nous baille environ 5 à 10 fois par jour. La fréquence est accrue au réveil, après le repas méridien et le soir avant le coucher.
Une étude physiologique menée à Tucson (Arizona : le pays de Geronimo - 1829-1909 - chef apache dont le vrai nom était Go Khla Yeh : celui qui baille), laisse penser que le bâillement pourrait aussi jouer un rôle de régulateur thermique pour le cerveau.
Andrew Gallup, du Département d'Ecologie et de biologie évolutive de l'université de Princeton, et son coauteur Omar Eldakar, stagiaire postdoctoral à l'Université d'Arizona, ont publié dans le Journal "Frontiers in Evolutionary Neuroscience" des résultats obtenus chez 160 volontaires. L'étude montre que la fréquence des bâillements varie avec la saison et les individus baillent moins quand la température extérieure est égale ou supérieure à la température corporelle. Les auteurs ont quantifié les bâillements durant l'hiver (80 sujets testés à 22 degrés Celsius en moyenne) et durant l'été (80 sujets à 37 degrés en moyenne). Les résultats indiquent qu'environ 50 % des volontaires baillent plus l'hivers par contraste avec l'été quand les températures sont équivalentes ou supérieures à celles du corps humain (moins de 25 % des participants baillent). Le bâillement est également associé au temps passé à l'extérieur puisque 40 % des participants baillent dans les 5 premières minutes après leur sortie puis ce pourcentage chute à 10 % ensuite en été alors qu'il augmente en hiver.
L'interprétation des auteurs est que le bâillement est lié à l'augmentation de la température du cerveau et sert donc de régulateur thermique par échange d'air avec l'extérieur. Des températures extérieures proches de 37°C ne permettent pas au cerveau de se rafraîchir contrairement aux températures basses de l'hiver.
Cette hypothèse confirme chez l'homme les résultats d'une précédente étude qui montrait une variation de température dans le cerveau de rats avant et après un bâillement. Le refroidissement du cerveau serait alors lié à l'augmentation du flux sanguin engendré par l'étirement de la mâchoire qui favorise l'échange de chaleur à partir de l'air ambiant qui accompagne l'inhalation profonde du bâillement.
Une piste surprenante ... à faire chauffer les neurones !
Voir : Gallup, A. C. and Eldakar, O. T. (2011) Contagious yawning and climate variation. Frontiers in Evolutionary Neuroscience 3, 1-4.
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