03 mars 2012

SHS : L'urbanisation décrite par les routes.


Un chercheur de l'IPhT (Institut de Physique Théorique, CEA-CNRS-URA) de Gif-sur-Yvette et du Centre d'Analyse et de Mathématiques Sociales, (EHESS de Paris), et des collègues suisse, italiens et britanique ont mesuré le développement urbain d'une région de 125 km², au nord de Milan, entre 1833 à 2007, à partir de l'évolution des routes et autres voies de circulation.
Les chercheurs sont partis de l'hypothèse que le phénomène complexe d'urbanisation se retrouve dans l'évolution du réseau viaire, et ont mesuré les grandeurs caractéristiques de la connectivité et de la densité du réseau formé par les routes à différentes époques. Leurs travaux montrent que l'évolution du réseau dépend de deux mécanismes principaux : (i) une densification correspondant à l'augmentation de la densité de voies dans les centres urbains, (ii) un processus d'exploration par lequel de nouvelles voies pénètrent des régions non urbanisées en définissant ainsi l'avancée de l'urbanisation. Ces deux phénomènes élémentaires semblent être constants à travers les décennies, indépendamment du développement des technologies et des changements de culture.
Les résultats montrent également une stabilité des voies à forte centralité, qui constituent le squelette de la structure urbaine. Ceci confirme l'importance du "chemin historique" dans l'évolution urbaine. Ils montrent en même temps une tendance vers l'organisation urbaine, avec augmentation des intersections à quatre voies, et une uniformisation de la forme des parcelles de terrain délimitée par plusieurs voies (îlots).
Selon les auteurs, on assiste à une évolution du réseau viaire vers un état organisé, et ceci malgré l'absence de planning sur une période aussi longue.
Ces travaux ont été publiés en ligne le 1er mars 2012 dans Nature Scientific Reports.

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