29 mars 2014

BIO - SHS : Ellie, psychothérapeute virtuelle.

On connaissait "Eliza", thérapeute informatique rogérien, voici "Ellie", la nouvelle psy "Kinect".
Des chercheurs dirigés par Stefan Scherer, professeur à l'Institute for Creative Technologies (lien) de l’Université de Californie du sud, ont mis au point un psy virtuel capable de diagnostiquer les signes de la dépression. Le patient doit s'installer en face d'une Kinect, l’outil de jeu permettant la détection des mouvements, développé par Microsoft. Il entre en contact avec un avatar thérapeute virtuel et doit répondre aux questions posées à l’écran (voir la vidéo).
Le diagnostic repose sur un programme appelé SimSensei. Composé d’algorithmes, le programme analyse les expressions du visage, la voix du patient et sa posture. À l’écran, le psy virtuel pose des questions puis analyse les réponses physiques.
C'est grâce aux capteurs de la Kinect que le programme construit un modèle très détaillé du visage et du corps en prenant en compte la taille du sourire, l’ouverture des yeux… Des éléments déjà utilisés par certains pour conduis par exemple des voitures (voir le post dans ce blog). Ces éléments permettent de capter les signes émotionnels et en déduire l'existence d’une éventuelle dépression.
Le processus est entièrement automatisé et ne fait intervenir aucun thérapeute réel. Il s'agit d'une pseudo consultation, d'un pseudo entretien, et peu importe les contenus. L'important est ici de laisser croire que le dispositif est fonctionnel : il s'agit de passer le test de Turing.
Les tests sont donc effectués en toute intimité à la maison, ou comme c'est déjà envisagé, dans des centres de présélection de l'armée américaine ou dans les centres de soins pour vétérans des guerres du Golfe et d'Afghanistan.
Lors des essais, les chercheurs californiens ont testé 60 personnes, dont la moitié avait déjà souffert de dépression. Les conversations virtuelles ont permis de construire des profils que les chercheurs estiment fiables à 90%.
Les pistes de développement concernent bien entendu la dépression, mais également les autres troubles de l’humeur tels que ceux des bipolaires, des parkinson, des déments, etc. En combinant avec d’autres capteurs, il serait même possible pour un ordinateur de diagnostiquer, selon les chercheurs, toutes sortes de problèmes physiques et mentaux. Les travaux sont engagés dans ce sens, en essayant de différencier les supports techniques, par exemple en utilisant des smartphones ou des tablettes.

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