29 mars 2014

SHS - IA : Voiture émotionnelle.

L'École polytechnique fédérale de Lausanne s’est associée au constructeur automobile PSA Peugeot Citroën pour installer il y a quelques années une cellule de recherche avancée sur le site de l’EPFL. La mission est de créer des liens et des projets avec les chercheurs suisses, dirigés par le professeur Jean-Philippe Thiran, directeur du laboratoire des signaux de Lausanne.
L'équipe vient de mettre au point un système capable de ressentir les émotions d’une personne assise au volant. Une caméra infrarouge et une série de LED installées derrière celui-ci filment le conducteur. Les images sont ensuite traitées en temps réel via un algorithme informatique qui va vérifier certains points précis du visage et en déduire une émotion (autour des yeux, des sourcils, du nez et des lèvres). Pour le moment, les résultats sont parcellaires et seuls la colère et le dégoût sont détectables. Les chercheurs continuent néanmoins à travailler sur le projet afin de couvrir une large gamme d'émotions.
L’image et la vidéo sont en effet des outils très utiles dans l’analyse de l’état émotionnel des personnes. or, celui-ci est un lieu de préoccupation des constructeurs pour l'aide à la conduite, et l'étude de l’expression faciale est considérée comme la meilleure porte d'entrée non invasive actuelle.
Un système de classification des points caractéristiques du visage dont les positions relatives sont corrélés à es émotions permet de reconnaître l’expression manifestée à un moment donné par le conducteur. La méthode mise au point permettra à terme de détecter la colère ou le stress, la fatigue ou l'ennui et l'endormissement. La production de contremesures comme une musique apaisante, une modulation de l'éclairage du cockpit, ou au contraire des stimulations, voire l'arrêt du véhicule peut alors être envisagée. Les spécialistes considèrent qu'un système de ce type pourrait être opérationnel d’ici deux à trois ans.
C'est surtout dans la perspective de véhicules semi-autonomes que ces études sont intéressantes. Il sera dans ce cadre utile que la voiture ait une connaissance de l’état attentionnel, mais également émotionnel, du conducteur,afin de répartir correctement les tâches qui doivent être gérées automatiquement et celles qui peuvent être transférées au conducteur.
Reste à savoir si les conducteurs, qui ne l'oublions pas restent des clients, apprécieront de laisser à un dispositif automatique la capacité de prendre le pouvoir sur le comportement à partir d'indices intimes pour lesquels tout le monde n'est pas forcément prêt à (se) confier à une machine.

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